Un vent de désarroi souffle au sein des forces de sécurité gabonaises, secouées par une crise qui expose au grand jour un malaise profond. Ce malaise, loin de se limiter aux couloirs des casernes, a éclaté sur la place publique lors des récents entraînements pour le défilé militaire. Ce qui devait être une démonstration de discipline et de cohésion nationale a viré en une scène déplorable, marquée par des insultes aussi vulgaires qu’indignes entre la Garde Républicaine et la Police Nationale. Les observateurs, tout comme le public présent, sont restés abasourdis devant cet étalage de haine et d’incivisme, qui salit l’image des forces armées gabonaises.

Tout a commencé par des chants scandés par une troupe de la Garde Républicaine, censée représenter l’élite de notre sécurité nationale, qui a qualifié leurs homologues policiers de « pédés ». Le choc fut immédiat parmi les spectateurs, qui attendaient une réaction rapide et ferme de la part des autorités. Mais leur silence n’a fait qu’accentuer le sentiment de malaise, laissant place à une inquiétude grandissante quant à l’état de nos institutions militaires et policières.

Dans un contexte où les réseaux sociaux sont devenus le théâtre d’une véritable guerre de chiffonniers entre les membres de la Garde Républicaine et ceux de la Police Nationale, les échanges d’insultes se sont intensifiés. Les policiers, ne voulant pas se laisser humilier, ont répondu de manière tout aussi dégradante, qualifiant à leur tour les gardes républicains de « watche » et de « pédés ». Ce triste spectacle s’est poursuivi, mettant en lumière une escalade verbale qui a transformé une célébration de la discipline en une mascarade indigne des valeurs républicaines.

Face à cette situation alarmante, le général Effayong Onong, patron de la sécurité pénitentiaire, a pris la parole pour recadrer fermement ses troupes. Conscient de l’impact dévastateur de ces comportements sur l’image des forces armées, il a prononcé un discours sans ambiguïté, rappelant la nécessité de maintenir la dignité et le respect au sein des rangs. « Autant que je sache, je sais que vous êtes présents sur les réseaux sociaux. Vous y êtes fréquemment, et je vous ai demandé de vous en éloigner, peu importe ce qui doit être fait. Aujourd’hui, vous constatez qu’en bas de l’échelle, donc juste en dessous de vous, il y a suffisamment de provocations entre les forces de l’ordre et de défense. Je vous demande de ne pas vous impliquer dans cela. Là où certaines personnes traitent les autres de pédés, et tout cela. Cela doit cesser. Si vous ne l’avez pas encore fait, impitoyable. » Ces mots forts traduisent l’exaspération du général Effayong et sa détermination à restaurer l’honneur et la discipline au sein des forces de l’ordre.

Ce triste épisode n’est pas qu’un simple incident regrettable. Il révèle une crise de valeurs plus profonde qui menace la crédibilité de nos forces de sécurité. Lorsque ceux qui sont chargés de protéger la nation se livrent à de tels comportements, c’est toute l’intégrité des forces de l’ordre qui est mise en question. Il est impératif que des sanctions exemplaires soient prises pour rétablir l’ordre et rappeler à tous que le service de la nation exige non seulement courage et dévouement, mais aussi dignité et respect.

Le peuple gabonais ne saurait tolérer que ceux qui incarnent la loi et l’ordre se comportent de manière aussi indigne. L’heure est à la réaffirmation des valeurs républicaines, à la restauration de l’honneur des forces de l’ordre, et à la mise en place de mesures strictes pour prévenir de telles dérives à l’avenir.