Libreville, 19 octobre 2024 –Convergence Afrique.

Samedi 19 Octobre 2024, la Chambre de commerce de Libreville a été le théâtre d’une déclaration cinglante de Bertrand Zibi Abeghe, l’ancien député devenu figure de proue de la résistance politique au Gabon. Dans un discours enflammé, il a critiqué avec virulence la résurgence du Parti démocratique gabonais (PDG) sur la scène politique, qualifiant cette situation de « véritable insulte à la mémoire des Gabonais ».

Dès l’ouverture de son intervention, Zibi a rendu hommage aux « martyrs politiques » du pays, en demandant une minute de silence, un geste solennel suivi d’une attaque frontale contre ceux qui œuvrent pour la réhabilitation du PDG. Selon lui, si le Gabon a été libéré du régime précédent, c’est en grande partie grâce au sacrifice de ceux qui ont donné leur vie pour la liberté. « Si les militaires nous ont libérés, c’est avant tout grâce au sacrifice de ceux qui ont donné leur vie », a-t-il rappelé avec force.

L’ancien député n’a pas épargné les cadres issus du PDG, aujourd’hui proches du président de la transition, Brice Oligui Nguema. Il les a accusés d’opportunisme, affirmant qu’ils cherchent à restaurer leur influence d’antan. « Les pédégistes ne vous aimeront jamais, car vous leur avez arraché le beefsteak de la bouche », a-t-il lancé, comparant le PDG à un « serpent qui mue mais ne perd jamais son venin ». Zibi a ainsi exhorté le président de la transition à se méfier de ces figures, issues de l’ancien régime Bongo, qui, selon lui, tenteraient de récupérer le pouvoir.

Zibi Abeghe a également pris soin de rappeler aux populations locales de Woleu-Ntem, d’où est originaire le président Oligui Nguema, que ce dernier « n’appartient plus à son village, mais à tout le Gabon ». Il a mis en garde contre tout sentiment de supériorité pouvant naître de cette proximité, avertissant que la province pourrait rapidement tourner le dos à leur « fils » si l’humilité venait à manquer.

À quelques semaines du référendum prévu le 16 novembre, Zibi a franchi une étape supplémentaire dans sa guerre politique contre le PDG en annonçant la création de son propre mouvement, le QG. Cette formation politique, sans leader désigné, se donne pour mission d’enterrer définitivement l’ancien parti au pouvoir. « Nous combattrons le PDG jusqu’à notre dernier souffle », a-t-il promis à une audience galvanisée. Ce modèle sans chef unique, a-t-il expliqué, permettra à chaque membre de jouer un rôle décisif dans la transformation politique du pays. « C’est vous les futurs sénateurs, les futurs députés », a-t-il conclu, sous les acclamations de l’assistance.