Libreville, le 15 janvier 2025 – Convergence Afrique .

Le Gabon franchit une nouvelle étape dans la promotion des droits des femmes avec le retour d’un ministère spécifiquement consacré à leur cause. Lors du récent remaniement gouvernemental, l’équipe dirigée par Raymond Ndong Sima a été élargie à 35 membres, incluant la nomination d’Élodie Diane Fouefoue épouse Sandjoh en tant que ministre de la Femme et de la Protection de l’Enfance.

Cette décision marque une volonté claire des autorités de transition de placer les problématiques féminines au cœur de l’action publique. Bien que les femmes représentent moins du quart du gouvernement (11 sur 35), la réintroduction de ce portefeuille témoigne d’un engagement stratégique envers l’inclusion et l’autonomisation des femmes au Gabon.

Une décennie dédiée aux femmes

Depuis 2015, le Gabon s’est engagé à faire de la décennie 2015-2025 une période phare pour les droits des femmes. Cet objectif s’est traduit par des réformes juridiques majeures, notamment la promulgation de la loi n° 006/2021, visant à protéger les femmes contre toutes les formes de violence. La modernisation de l’arsenal juridique a permis au Gabon de s’imposer comme l’un des pays africains les plus avancés en matière de respect des droits féminins.

Par ailleurs, des révisions des codes civil et pénal ont été entreprises pour renforcer la protection juridique des femmes. Ces réformes ont favorisé leur présence dans les instances décisionnelles, avec des femmes siégeant dans les deux chambres du Parlement, et une femme à la présidence du Sénat.

La loi sur les quotas, un levier à exploiter

Adoptée en 2016, la loi sur les quotas prévoit que les femmes représentent 30 % des candidatures aux élections et des emplois supérieurs de l’État. Cependant, son application effective reste un défi à relever, notamment dans la perspective des prochaines échéances politiques. Ce texte constitue une clé pour renforcer la représentation féminine dans des domaines stratégiques.

 

Le rétablissement du ministère de la Femme apparaît comme une réponse aux besoins d’une approche plus ciblée. Sous la direction d’Élodie Diane Fouefoue épouse Sandjoh, ce département est appelé à devenir un laboratoire pour analyser et résoudre les problématiques spécifiques aux femmes, notamment en matière d’autonomisation économique, de lutte contre les violences, et de parité dans la sphère publique.

L’engagement historique du Gabon pour les droits des femmes, porté par des figures emblématiques telles qu’Agathe Okoumba d’Okwatsegue et Rose Francine Rogombé, demeure un socle sur lequel bâtir des avancées futures. Si des progrès ont été réalisés, le défi réside désormais dans l’application effective des lois et la sensibilisation accrue de la société.

Le Gabon réaffirme ainsi son ambition de construire une société inclusive, où les femmes occupent pleinement leur place dans tous les domaines.