Le Liberia a officiellement sollicité le soutien du Congo dans sa quête pour obtenir un siège au sein du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en qualité de membre non permanent. La ministre libérienne des Affaires étrangères, Mme Sara Beysolow Nyanti, s’est rendue à Brazzaville ce vendredi 7 mars 2025, pour rencontrer le président Denis Sassou-N’Guesso et défendre la candidature de son pays.

Lors de l’entretien, Mme Nyanti a salué l’importance stratégique du Congo sur le continent africain et exprimé son optimisme quant au soutien que le pays pourrait apporter à la candidature libérienne. « Je suis venue en ma qualité d’envoyée spéciale du président du Libéria pour solliciter le soutien du Congo. Ce dernier occupe une place essentielle en Afrique, et nous espérons pouvoir compter sur son appui pour que le Libéria remporte une large victoire en juin 2025 », a-t-elle déclaré après son audience avec le président congolais.

Elle a également mis en avant les défis mondiaux actuels en matière de sécurité, soulignant que le Libéria, fort de son expérience en matière d’élections démocratiques réussies, a une légitimité et une crédibilité essentielles pour contribuer aux débats et aux décisions du Conseil. « Le Libéria a déjà organisé trois élections successives dans de bonnes conditions, ce qui démontre sa capacité à participer efficacement aux processus de décision internationale », a-t-elle ajouté.

L’objectif du Libéria de briguer un siège non permanent au Conseil de sécurité s’inscrit dans la volonté de renforcer la représentation de l’Afrique dans les instances internationales. En effet, malgré les plus de 80 ans d’existence de l’ONU, la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité demeure insuffisamment représentée. Mme Nyanti a rappelé que la majorité des missions de maintien de la paix menées par l’ONU se déroulent en Afrique, ce qui justifie, selon elle, la nécessité d’une plus grande présence du continent dans les discussions cruciales de l’instance.

Rappelant l’histoire du Libéria au sein de l’ONU, la ministre a précisé que son pays avait déjà occupé un siège au Conseil de sécurité en 1961, mais uniquement pour résoudre un problème précis à l’époque. Aujourd’hui, le Libéria entend revendiquer une place stable pour défendre les intérêts africains, en particulier dans le domaine de la sécurité.

Si sa candidature est validée en juin 2025, le Libéria siégera au Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans renouvelable. Bien que n’ayant pas de droit de veto, réservé aux cinq membres permanents du Conseil, le pays pourra participer aux débats et aux votes de cette instance cruciale dans la gestion des questions de sécurité mondiale.

Le soutien du Congo à cette candidature pourrait marquer un tournant dans la diplomatie africaine au sein des Nations Unies, renforçant la voix du continent face aux enjeux internationaux majeurs.

Francis Issaka