Ce 2 juin 2025, sous le ciel moite de Libreville, le Palais présidentiel a vibré au rythme d’une nouvelle étape politique décisive. Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu les comités de rédaction des avant-projets de loi relatifs aux partis politiques et à la répartition des sièges électoraux. Une rencontre à forte teneur symbolique, à l’heure où le Gabon redéfinit les contours de sa vie démocratique.
Deux députés pour la diaspora
Parmi les propositions phares présentées au chef de l’État : l’augmentation du nombre de députés à 145, grâce à l’attribution de deux sièges aux Gabonais de l’étranger. Une reconnaissance politique attendue de longue date par la diaspora, souvent reléguée au rang d’observateur dans les grands rendez-vous électoraux.
Côté chambre haute, les sénateurs passeront de 67 à 70. Ces ajustements tiennent compte de nouveaux critères démographiques et administratifs, notamment après la récente réorganisation des collectivités locales. Derrière ces chiffres, c’est toute la cartographie du pouvoir représentatif qui se redessine.
Un tour de vis pour les partis politiques
Autre sujet brûlant : la réforme du paysage partisan. Le Gabon, pays aux dizaines de micro-partis parfois sans véritable base militante, amorce un virage. Le nouveau cadre légal prévoit un encadrement plus strict des conditions de création et de fonctionnement des partis.
Dorénavant, toute formation politique devra disposer d’un siège administratif, d’un compte bancaire en règle, et de structures statutaires conformes à la loi. Une manière pour le pouvoir de renforcer la crédibilité des acteurs politiques et de rompre avec les pratiques d’opportunisme électoral.
Six mois pour se mettre en règle
Afin d’éviter une casse brutale, le texte prévoit une phase transitoire : six mois seront accordés aux partis existants pour se conformer à la nouvelle législation. Une période qui pourrait servir de tamis, séparant les structures réellement engagées dans le débat public des coquilles vides.
Une volonté de refondation
À l’issue des échanges, le président Oligui Nguema a instruit le gouvernement de transmettre les avant-projets au Parlement. Cette initiative s’inscrit dans la logique de refondation promise au lendemain de la transition ouverte en 2023, après la fin du régime d’Ali Bongo.

En toile de fond, l’ambition est claire : crédibiliser le système électoral, responsabiliser les partis et redonner confiance aux citoyens. En attendant l’examen des textes par les parlementaires, le signal est lancé : le temps des réformes en profondeur a sonné.





