Convergence Afrique– Le 24 juin 2024,
Dans une ambiance studieuse mais résolument engagée, s’est ouvert à Port-Gentil un atelier d’une importance stratégique pour la souveraineté maritime du Gabon. Portant sur l’Accord relatif aux Mesures du Ressort de l’État du Port (AMREP), ce rendez-vous inter-administrations marque une nouvelle étape dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) qui mine les économies maritimes africaines.
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Lancée par Madame Laurence Ndong, Ministre de la Mer, de la Pêche et de l’Économie Bleue, également Porte-parole du Gouvernement, cette initiative s’inscrit dans une volonté claire : renforcer la gouvernance des ressources halieutiques du pays. À ses côtés, Monsieur Ulrich Manfoumbi, Ministre d’État en charge des Transports, de la Marine Marchande et de la Logistique, a rappelé l’urgence de défendre les intérêts du Gabon face aux pratiques prédatrices en mer.
Une coalition nationale face à un enjeu mondial
L’atelier, organisé en partenariat avec les organisations internationales Global Fishing Watch (GFW) et Trygg Matt Tracking (TMT), réunit pendant deux jours les principaux corps d’État concernés : Pêches, Transports, Défense, Sécurité maritime, et Douanes. Un véritable front interinstitutionnel destiné à se doter des moyens légaux, techniques et opérationnels pour faire respecter l’AMREP, un accord international soutenu par la FAO.
Objectif : empêcher les navires soupçonnés de pêche illégale d’accéder aux ports gabonais, en leur imposant des contrôles stricts, des inspections renforcées et un suivi rigoureux des données.
Quand la technologie sert la souveraineté
L’atelier ne s’est pas contenté de discours. Il a été le théâtre de démonstrations d’outils numériques avancés, permettant une surveillance en temps réel des navires, le croisement d’informations satellitaires et l’analyse automatisée des données de pêche.
« Nous avons les moyens de savoir qui pêche, où, et comment », a souligné un représentant de TMT. Ces outils, déjà testés avec succès dans d’autres États côtiers africains, devraient bientôt permettre au Gabon de renforcer considérablement son arsenal contre les infractions maritimes.
Cap sur 2025 : vers une mer gabonaise mieux défendue
Prévu pour se conclure le 25 juin 2025, cet atelier marque le lancement d’une dynamique de fond : celle d’une gouvernance durable, intégrée et souveraine de l’espace maritime gabonais. Dans un contexte où l’Afrique perd chaque année des milliards de dollars à cause de la pêche INN, ce type de mobilisation inter-administrative apparaît non seulement nécessaire, mais vital.
Le message est clair : les eaux gabonaises ne seront plus une zone de non-droit. La mer, richesse nationale, sera défendue avec rigueur, intelligence… et technologie.