Libreville – GABON- Le 24 juin 2025, une action majeure a été posée par l’Association Nationale des Retraités du Gabon (ANAREG), qui a respectueusement saisi le Conseil d’État.
Ce n’est pas une simple démarche administrative ; c’est un cri d’alarme retentissant qui met en lumière une potentielle fraude fiscale et une faute grave de gouvernance au sein de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), impliquant directement des membres de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG).
Cette saisine, fruit d’une analyse profonde et d’un suivi méticuleux par l’ANAREG, vise non seulement à dénoncer une irrégularité flagrante, mais aussi, de manière indirecte, à forcer l’intervention des organes de justice pour mettre un terme à une situation d’impunité jugée insoutenable.
Au cœur de cette plainte se trouve une révélation troublante : la présence, au sein du Conseil d’Administration de la CNSS, de représentants d’employeurs affiliés à la FEG qui sont simultanément débiteurs de la Caisse.
L’ANAREG ne se contente pas d’alléguer ; elle a fourni au Conseil d’État des relevés de compte sociaux probants, démontrant l’étendue des dettes de ces entreprises.
Cette situation contrevient directement à l’Article 13 des statuts de la CNSS, tel que révisé par le Décret numéro 0075/PR/MFPSSN du 14 février 2024, qui interdit clairement à quiconque en situation de dette envers la Caisse de siéger à son conseil.
De plus, ce principe est universellement reconnu et affirmé par les dispositions réglementaires de la Conférence Africaine de la Prévoyance Sociale (CAPS), qui stipule l’incompatibilité entre le statut de débiteur et un mandat d’administrateur au sein d’une institution sociale.
La demande de l’ANAREG est donc claire : constater cette irrégularité et ordonner la suspension ou le remplacement de ces administrateurs, conformément aux lois en vigueur.
Cette démarche va au-delà d’une simple querelle administrative ; elle incarne un appel vibrant à la justice sociale. Elle met en lumière une possible impunité qui mine la confiance du public et menace la pérennité du système de sécurité sociale dont dépendent des milliers de retraités gabonais.
L’action de l’ANAREG résonne avec la volonté politique affirmée par la Présidence d’instaurer une ère de bonne gouvernance.
Si les faits sont confirmés par le Conseil d’État, cette affaire pourrait devenir un précédent significatif, démontrant la ferme intention des autorités à lutter contre la fraude et à garantir que les principes de transparence et de responsabilité s’appliquent à tous les niveaux.
Au moment où le Gabon a impérativement besoin de mobiliser toutes ses ressources financières pour son développement, l’assainissement de la gestion de ses institutions, à commencer par la CNSS, serait une étape fondamentale vers une justice sociale renforcée et l’édification d’un avenir plus juste pour tous les Gabonais.
Par vibrian Dominique Asseko