Le procès en diffamation qui oppose devant le tribunal correctionnel ce matin, plusieurs agents de Gabon Télévision à certains membres du directoire, révèle incontestablement la funeste incurie qui mine les médias publics ces dernières années.
Des collègues murés par petits groupes séparés, s’identifiant aux parties citées dans la procédure, s’esquivant du regard et incapables de se saluer…
Voilà le pitoyable décors offert ce lundi matin dans le hall du palais de justice, par une corporation jadis familière et soudée, chacun des soutiens affichant la prudence, planqué, qui dans une voiture, qui dans un coin du bâtiment, un peu rassuré de la discrétion offerte par le port obligatoire du masque.
Ils sont tous là pour savoir au profit de qui des plaignants ou des poursuivis, la justice sera rendue.
Pour les faits, un groupe d’agents (journalistes et techniciens) avaient été nommément cités comme supposés saboteurs de l’installation de l’ex – nouveau Directeur Général, dans un message au départ confidentiel et qui avait fuité sur whatsapp.
Depuis lors, les relations se sont fortement dégradées au point que profitant de la réduction des équipes d’astreinte durant la période du CVID 19, ces plaignants ont rejoints la liste de la quarantaine d’agents interdits de travail depuis mars 2020.
Plusieurs fois désavoué dans sa propension à affecter au Ministère les agents jugés insoumis, le directoire de Gabon Télévision a désormais choisi des sanctions plus cyniques visant tout simplement à ne pas les programmer.
Une incurie que la tutelle n’a pas jusqu’ici réussi à mettre fin.
Ce procès de l’opprobre et de l’indignité pourrait être le 1er d’une série devant conduire certains agents pourtant rémunérés par l’Etat à saisir la Cour administrative ou le Conseil d’État.
Par Edgard Nziembi Doukaga