Par Joseph Keurtys Mabimba
Des ministres et des sous-ministres pour faire quoi ? Ils sont plus de cinquante à pantoufler dans leurs meubles. Combien sont-ils à la tâche ?
La brève interpellation d’un leader syndical a permis de rétablir l’ordre républicain. En cette période de confinement et de couvre-feu dans le cadre de l’urgence médicale liée à la pandémie du corona virus, le débrayement aurait discrédité le gouvernement. Madeleine Berre, ministre de la Fonction publique chargée du dialogue social n’a pas tergiversé. L’opposition qui voulait tirer bénéfice d’une situation jugée illégitime est restée sur sa faim.
La sortie de Madeleine Berre, pour impromptue qu’elle soit, souligne l’atonie du cabinet du Premier ministre Julien Nkoghe Bekale. En effet, combien de ministres sont-ils sur le pont ? Avant la crise sanitaire, ces messieurs-dames se prélassaient comme de gros matous. Le confinement, pain béni, est prétexte à la fainéantise et à la gabonitude. L’opinion est de plus en plus convaincue qu’il y a urgence pour le président de la République de mettre un terme à la récréation.
Cependant, il ne s’agit pas de jeter le bébé et l’eau du bain. Comme dans toute organisation humaine, il faut dissocier le bon grain de l’ivraie. Notre contribution n’étant pas de dresser un BR, nous allons nous contenter de citer des noms à titre indicatif afin de susciter le débat. Chevaux gagnants et toquards étant dans le même parc, quel mal y aurait-il de désigner ceux qui, modestement, contribuent à l’action impulsée par le PM et le chef de l’Etat ? Outre Madeleine Berre l’amazone, on peut aligner le Dr Limoukou (Santé) COVID-19 oblige. Fait partie de l’équipe Rose-Christine Ossoucka Raponda (Défense, Lambert-Noël Matha (Intérieur, Sécurité). Houagni Ambouroue (Pétrole, Energie), Koho Nlend (la ministre de la Solidarité est sur une pente raide), Moughiama Daouda (Education), Lee White (Eaux, Forêts, Environnement), Moukagni Iwangou (Enseignement supérieur), Biendi Maganga Moussavou (Agriculture), Bilié By Nzé (Affaires étrangères), Edgard-Anicet Mboumbou Miyakou (Communication, Porte parole), Jean- Marie Ogandaga (Finance et Economie).
Avouez qu’on est loin du compte ! Le gouvernement serait-il frappé de léthargie. Nkoghe Bekale n’a eu de cesse d’attirer l’attention des uns et des autres sur les impératifs du moment. En cette période de crises multiformes, l’heure est à l’action et à l’efficacité…
Justement, le PM a mis à profit la récente séance du conseil interministériel par visioconférence pour exhorter ses ministres à ne pas baisser les bras face aux défis du développement du Gabon. En revenant sur les plus hautes préoccupations du président Ali Bongo Ondimba, il s’est attaché à mettre les ministres devant leurs responsabilités. Elles sont d’autant plus pressantes que l’année 2020, au premier semestre, affiche des mauvais indicateurs macroéconomiques. Le Gabon, avec un taux de croissance qui frôle zéro, n’a plus droit à l’erreur. En attendant, au travail !