L’actualité politique dans notre pays est marquée par un nouvel « appel à la paix des braves », pâle copie du célèbre appel de Me Ako OKAWE qui conduisit aux accords de Paris.

Cet appel est une ôde à la mangeoire émis par ceux que le Père Paul MBA ABESSOLO a popularisé sous le nom de Partis gazelle.

Il est difficile d’y voir autre chose qu’un appel à la démocratie du ventre qui a fait tant de mal à ce pays.

Le Gabon l’a expérimentée et en a récolté des fruits amers et les raisins de la colère du peuple.

Le Président Ali BONGO ONDIMBA a conçu, à son arrivée à la magistrature suprême, un changement de paradigme politique destiné à orienter l’essentiel des ressources de l’état vers l’investissement et l’émergence de notre pays, voilà qu’on nous ramène en arrière !

D’ailleurs, on peine à justifier les raisons de ce prétendu appel à la paix des braves. Le Gabon est en paix, nulle guerre civile à l’horizon hormis celle que nous livre le coronavirus et dont les autorités ont pris la mesure.

L’autre actualité est dominée par un autre type d’appel plus retors encore mais en fait une généralisation du premier.

Il est d’ailleurs difficile de ne pas y voir une action de concert.

Il s’agit d’œuvrer à un grand rassemblement dit on « des fils spirituels de feu le Président Omar BONGO », une initiative présentée comme naturelle.

Le Président Ali BONGO ONDIMBA est le père de la nation gabonaise. À ce titre, il est dans son rôle quand il reçoit et écoute ceux de ses compatriotes qui souhaitent le rencontrer et lui faire des propositions quand à la marche de la nation.

Là où on aurait pu s’attendre à une réflexion partagée sur les moyens de lutte contre la pandémie de la covid-19 qui menace notre pays, c’est plutôt une énième entourloupe politicienne qu’on nous sert en vue de la « création d’un Rassemblement putatif des Bongoistes pour le développement et la paix, la version gabonaise du rhdp ivoirien qui là-bas est redevenu le RDR » et a créé plus de problèmes qu’il n’en a résolu d’où le retour au « RDR originel sous enveloppe Rhdp. »

Avons nous besoin de ces détours qui ne valent que par leur promoteur ?

Le Président Ali BONGO ONDIMBA a le PDG, il n’en a chassé personne mais les pédégistes sont des hommes libres, comme on dit par ailleurs!

Le plus étonnant est que pas un seul politicien gabonais d’envergure ne s’est lèvé pour dire non à un tel retour vers les miasmes du passé, à une telle escroquerie dont le but est d’ores et déjà la répartition des postes, la résorption des motifs de frustrations et non le développement du Gabon, et la mise à nouveau sous cloche des jeunes générations.

Le Président Ali BONGO, comme à son habitude, garde son mutisme de sphinx et est à l’écoute de la société.

Cette tribune est donc une contribution au débat qui agite le pays.

Qui ne voit pas qu’une telle initiative est la négation de ce que le Président Ali BONGO ONDIMBA tente de faire depuis 11ans à la tête du pays, non pas qu’il récuse le rassemblement, il le chérit et le promeut mais pas celui fait de bric et de broc, pour reprendre une expression qui a fait florès d’un des fils spirituels de Feu Omar BONGO, et qui est doté d’une force d’inertie qui va à nouveau mener le Gabon vers des rivages nauséeux.

Le rassemblement, c’est au Président Ali BONGO ONDIMBA , en tant que clé de voûte de nos institutions, d’en prendre l’initiative sinon c’en sera fini de la République; le contraire est plus que présomptueux et le secret est l’apanage de ce genre d’initiative, la preuve est ainsi faite de la recherche du sensationnel qui est à l’origine de cette posture.

Certains parlent de courage, d’autres affectent le contentement face à une initiative qui n’est rien moins qu’un piège, sauf à considérer qu’il s’agit d’une prise de guerre longtemps négociée d’avance qui a quand même perdu l’essentiel de ses forces en 2018 à Bitam et l’essentiel de sa crédibilité politique. Et il ne tient qu’au PDG et au DCP de lui redonner force et vigueur pour en faire demain un nouveau cheval de Troie, est ce cela la stratégie ?

Et puis, de quels fils spirituels s’agit il ? Ceux qui ont quitté le navire parce qu’ils se croyaient indispensables, alors même que les cimetières sont remplis de gens indispensables ? Ceux qui ont prétendu avant de quitter le navire avec fracas que respecter quelqu’un ne veut pas dire qu’on a peur de lui ? Ceux qui étalent leurs frustrations et leur pouvoirisme sur fond de repli identitaire ? Ceux qui n’ont jamais voulu faire de place aux jeunes générations qui représentent pourtant 65% de ce pays et dont le Président Ali Bongo ONDIMBA dit à juste titre qu’elles constituent une bombe à retardement si rien n’est fait ? S’agit de revenir en haut de l’affiche pour régler des comptes de petites haines cuites et recuites ?

Cette initiative, inclusive et conduite conjointement par des dignitaires de la République aurait plus de force.

Mais où sont les OYE MBA, Jean François NTOUTOUME EMANE, Jean EYEGUE NDONG, Alexandre BARRO CHAMBRIER, Michel MENGAH, Paulin OBAME NGUEMA, Idriss NGARI, Gilbert NGOULAKIA, Zacharie MYBOTO, Jean Pierre LEMBOUMBA, Sophie NGWAMASSANA, Marie Madeleine MBOTANTSUO, Nourredine BONGO VALENTIN, Luc OYOUBI, J B ASSELE, Richard Auguste ONOUVIET, Denise MEKAMNE, MILEBOU AUBUISSON, GB MAPANGOU MAGANGA MOUSSAVOU Pierre Claver, DIVOUNGUI Di NDINGUE, Florentin MOUSSAVOU, MBOUMBOU MIYAKOU, NNA EKAMKAM, BILLIE by NZE, Noël Nelson MESSONE, Michael MOUSSA ADAMO, NGAZOUZE, Faustion BOUKOUBI, NZOUBA NDAMA, Éric Dodo BOUGUENDZA, P. MISSAMBO, Jean PING, M. ESSONGUE, Patrick OBIANG, NKEA, MJ BILOGHE, H NZET BITEGET, François ENGONGA, E. ONDO METHOGO, Charles MVE, A. NDONG BITEGUE, ONDO MESSA, BITOUGAH C… autant de fils spirituels qu’on s’attendait à voir si l’initiative était autre chose qu’un coup politique monté par le démiurge politique autoproclamé de la politique gabonaise qui a négocié un rdv au Palais de la Présidence, ce qui est une façon de préempter cette initiative qui devient opportuniste et égotique, dans ce cas c’est l’hôpital qui se moque de la charité.

Mais cet aéropage de fils spirituels peut il seulement faire chorus dans le sens souhaité par le promoteur ?

Le PDG exerce une domination écrasante sur la scène politique nationale: au sénat, à l’assemblée nationale, dans les conseils locaux.

le Président Ali BONGO ONDIMBA n’a de cesse pourtant d’appeler au rassemblement des bonnes volontés; celles qui ont accepté la main tendue se sont vues associées à l’exercice du pouvoir, et je ne trahis aucun secret en le disant, il en sera toujours ainsi.

Les élections pointent de nouveau à l’horizon, et il peut être tentant d’échaffauder des offres de service, en attendant Godot mais il ne viendra pas.

En la matière, les propriétaires d’écuries politiques désireux de soutenir le moment venu le candidat du PDG seront jugés à l’aune de leurs résultats, de plus une structure politique- la MRSE- existe, il suffit d’y adhérer c’est plus simple au lieu d’imaginer des tambouilles politiciennes qui cachent bien des mystères.

Les cimetières sont remplies de gens indispensables…

Pastor Ngoua N’neme (PNN)
27 mars 2021