Dans un post sur sa page officielle Facebook mardi 27 avril 2021, Raymond Ndong Sima, l’ancien Premier ministre, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour cracher la grosse vérité. Il s’en prend ouvertement à René Ndemezo’o Obiang  premier secrétaire de Démocratie nouvelle (DN), désormais nouvel « affranchi » du Parti démocratique gabonais. Après sa récente sortie à Bitam, René Ndemezo’Obiang n’aura pas été du goût de nombreux acteurs politiques. À l’instar de Raymond Ndong Sima, qui a fustigé cette posture du président du Conseil économique social et environnemental (CESE) qu’il qualifie de « gesticulation politique », plus loin de « banditisme politique », une situation qui va au-delà de l’indécence.

Un avis qui suscite en ce moment beaucoup de commentaires sur la toile.

Pour l’essentiel, ci-dessous l’intégralité de son propos.

Au-delà de l’indécence

C’est bien connu qu’en politique, la fin justifie les moyens : mais tout de même! La gesticulation à laquelle se livre René Ndemezo Obiang depuis quelques jours va au-delà de l’indécence.

Comment comprendre que celui qui en 2016 a versé dans l’outrance et l’injure, celui qui a mené campagne à Libreville, partout au Gabon et singulièrement dans le Woleu-Ntem, en me présentant comme le cheval de Troie d’Ali Bongo Ondimba ;

Comment comprendre que l’un de ceux qui ont fait basculer la campagne et l’ont ancrée dans l’invective et l’insulte ;

Comment comprendre que l’un des artisans des candidatures ethniques mais de préférence non Fang et qui raille désormais celui qu’il adulait alors ;

Comment comprendre que celui qui traitait son adversaire politique de tous les noms d’oiseaux et d’animaux ;

Comment comprendre que celui qui a galvanisé tant et tant de jeunes, les a poussé à monter sur les barricades puis, sans le moindre état d’âme, a enjambé leurs cadavres la semaine suivante pour aller prendre chez Ali Bongo Ondimba le poste de président du conseil économique;

Comment comprendre que cet homme soit désormais celui qui s’étale sur les places publiques et les médias pour expliquer que pour ne pas mourir Okoukout, il faut répondre à l’appel de ce chef qu’il passait à la lessiveuse en 2016.

Combien d’enfants a-t-il envoyé au feu et combien manquent à l’appel ? Combien sont bloqués à l’extérieur du pays effrayés par les conséquences des dérives auxquelles ils se sont laissés aller encouragés par ce prétendu stratège politique mais qui n’est rien de plus qu’un vulgaire égoïste impénitent.

Au diable donc, les préoccupations de développement, de croissance, d’employabilité, de gouvernance: ce n’est même pas du machiavélisme. C’est du banditisme politique.

R. Ndong Sima