1. Que celà soit clair d’entrée, je parle bien de ces fortunes amassées par certains gabonais en volant l’état. Parce qu’il est établi dans ce pays qu’il n’y a aucun gabonais dont la fortune est issue du monde des affaires. Il n’y a que des riches politiciens. Laurent Gbagbo, l’un des plus brillants politiciens de sa génération, avait dit cette phrase: « si l’on veut être riche, il faut faire autre chose que de la politique ».

2. En disant cela, il ne soupçonnait pas que la démonstration du contraire est magistralement administrée au Gabon. Ici, on est riche et fortuné exclusivement en faisant de la politique. Et pourtant, théoriquement, un politicien ne sait ni vendre un bien ou service. Il sait encore moins le fabriquer ou l’imaginer. Mais au Gabon, ils sont tous riches comme Crésus par on ne sait quelle magie.

3. Seule explication plausible, au lieu d’orienter l’argent public pour soulager les maux du peuple qu’ils prétendent et proclament défendre, ils l’orientent davantage dans leurs poches pour bâtir des fortunes personnelles. Mais de ces fortunes colossales, ils ne savent même pas quoi en faire, si ce n’est les dilapider en dépenses futiles et inutiles.

4. Acheter et construire des villas, collectionner des voitures, entretenir des maîtresses et des courtisans, voyager dans des pays lointains… sont le seul génie que leur inspire ces fortunes inestimables. À défaut de ces dépenses somptuaires vulgaires, ils garnissent leurs comptes bancaires quand ils ne thésaurisent pas ces milliards dans leurs armoires. Combien de ces centaines de milliards détournés dorment dans les comptes et les coffres forts ici et ailleurs?

5. Pendant ce temps, l’état spolié, pillé et vandalisé, continue d’être le seul pourvoyeur d’emplois. Et le secteur privé toujours détenu par des capitaux étrangers, peine à résorber un chômage sans cesse galopant. La plus petite industrie visible dans le désert gabonais n’appartient à aucun de ces politiciens qui ne savent que prendre et dépenser, sans jamais créer et produire de la richesse.

6. Normal! Ils disposent d’une cagnotte inépuisable: le Trésor Public, qu’ils utilisent comme leur tirelire personnelle grâce à des montages financiers dignes de Bernard Madoff. Incapables même de « blanchir » leurs milliards volés dans des TPE/PME, seuls véritables instruments créateurs de richesses, ils laissent 1/3 de leurs compatriotes sur le carreau en proie à ce chômage devenu endémique.

7. Quand ils s’hasardent à faire des affaires, ils ne savent reproduire qu’un seul business modèle. Revendre à prix d’or à ce même état qu’ils on déjà volé, grâce à des entreprises fantoches, des services de pacotille et des babioles acquis à vil prix dans leurs pérégrinations lointaines… Aucune réelle ambition n’anime ces politicards vicelards venus en politique, non pas par conviction, mais par opportunisme.

8. Tous des milliardaires incapables même de blanchir l’argent détourné dans des secteurs productifs dont leur pays a grand besoin. Ils vivent dans des palaces dorés, roulent dans des carrosses de luxe, ils arborent des vêtements et des bijoux d’exception, ils mangent et dorment dans des restaurants et hôtels étoilés… mais ils ne savent toujours pas fabriquer une simple allumette, un cure-dent ou même une aiguille, des petits riens que le Gabon continue d’importer.

9. Ils ne sont même pas capables de mutualiser leurs avoirs financiers pour créer des sociétés citoyennes capables de fournir des services qui manquent cruellement à leur compatriotes. Des petites compagnies de transport aérien ou maritime, des petites sociétés de transport terrestre urbain et interurbain, des petites industries de pêche, des entreprises agricoles et d’élevage.

10. Leur solidarité et leur synergies ne se mettent en branle qu’en bandes organisées, quand ils s’activent pour mettre à sac et en coupe réglée, les finances publiques en profitant de leurs positions dominantes pour détourner les deniers publics grâce à de savants montages. Là se révèle enfin avec une redoutable efficacité, leur génie créateur et leur expertise. Le Gabon survivra-t-il à cette génération de jouisseurs?

(Le billet sarcastique de Serge Abslow)
SARCASTIQUEMENT VÔTRE!