Si les jours et les hommes passent et continueront de passer, le Gabon, notre pays lui, demeure et semble éternel. Aussi, dans ce cheminement commun vers la Lumière, le Beau, le Juste et le Bien, chacun a le devoir de faire son introspection. Qu’ai-je fait, à mon niveau, pour honorer ce fameux « Gabon d’abord » édicté par les pères fondateurs de notre Nation?

Précisons que « Gabon d’abord « , avant d’être un slogan est avant tout, une philosophie politique républicaine légitime ou un état d’esprit, tout simplement. En d’autres termes, quand le gaullisme du général de Gaulle parlait de  » Tout pour la grandeur de la France », matérialisé par cette célèbre phrase disant:  » la France n’a pas d’amis, mais des intérêts «  à défendre ou à préserver.

Léon Mba, nourrit par ce modèle de penser, en harmonie avec nos conceptions traditionnelles de l’épanouissement et de la protection du village, estimait à juste titre, que tous les actes que les citoyens ou les principaux responsables de nos administrations poseraient devaient toujours avoir pour référence  » Gabon d’abord « .

Dans les actes posés ou attribués au président de la République, est-ce qu’on retrouve le fameux « Gabon d’abord « , qui est le socle par excellence sur lequel devrait reposer tout type de projets de développement pour notre pays? Les collaborateurs du chef de l’État ont-ils le souci du Gabon d’abord lorsqu’ils prennent certaines décisions, hélas jugées impopulaires?
A la clôture de cette année 2021, quel bilan la présidence de la République pourra servir à l’opinion publique quand on sait que le projet de société, l’égalité des chances porté par le candidat du PDG est devenu un simple slogan? Seul Brice Laccruche Alihanga, avec l’émergence de nouveaux cadres aux affaires, sortis d’horizons ethniques et sociaux divers, avait tenté d’y donner corps.

Côté gouvernement, c’est la catastrophe. La pandémie du covid-19 démontre les insuffisances de notre système de santé. Les grèves dans les régies financières prouvent que le management des hommes reste un grave problème pour ceux qui, actuellement, dirigent notre pays. La grève dans l’éducation nationale est la preuve, s’il en fallait une, que notre système scolaire est atteint d’un mal profond. L’état de nos routes et des infrastructures administratives consacrent l’incompétence de ceux qui prennent des décisions au Gabon.
La multiplication des taudis et autres indicateurs de pauvreté expriment les insuffisances de ceux qui commandent la gestion des affaires de la Cité. Les problèmes d’accès à l’eau potable et à l’électricité prouvent que nos gouvernants ont lamentablement échoué. Les tensions suscitées avec les autres institutions de la République montrent que le gouvernement d’Édith Cresson du Gabon n’a ni personnalité, ni légitimité. Il doit tout simplement dégager.

L’incapacité du premier ministre à expliquer les dernières modifications constitutionnelles, à justifier les mesures bancales, cyniques et ridicules sur la gestion du covid-19 est l’élément plus que déterminant qui nous fait affirmer qu’on a atteint le point de non retour vers cette marche d’un échec politique assuré. Chacun a désormais compris la dangerosité de l’imposture qui parasite la gouvernance du pays et est appelé à sauver son avenir et son devenir.

Le Gabon mérite mieux que le spectacle indigeste qui nous est servi à longueur de sorties publiques par ce gouvernement qui collectionne en son sein des gens sans honneur et sans dignité. En Côte d’ivoire il est dit  » Les moutons se promènent ensemble mais ils n’ont pas le même prix ». La preuve vient d’être faite par les récentes sorties publiques de la Cour constitutionnelle qui, fidèle à sa tradition de dire le droit, alimenté par l’argument de la preuve et de l’audition contradictoire, a fait la démonstration de l’imbécilité de la caricature qui lui a été attribuée sous le label sans sens « Tour de pise ».

Entrer dans une nouvelle année avec ce respect des indications ou instructions des pères fondateurs de notre Nation est rassurant pour la suite de notre marche commune. Chacun sera jugé sur la base des actes qu’il pose en faveur du « Gabon d’abord « . Cette déstabilisation symbolique des perfides trompeurs de notre pays nous invite à croire que le cauchemar qu’ils nous ont imposé durant l’année 2021 ne sera plus qu’un lointain souvenir en 2022. Car, le Gabon dispose encore de gens dignes et honorables.
Bonne et heureuse année 2022 aux lecteurs du Verbe de Ngomo et au débat de Missélé eba’a. Le parole Yemossomon arrive. Que la sagesse façonne les hommes brutes que nous sommes.
Finalement, qui d’autres pour éclairer, protéger et guider notre peuple?

Par Télesphore Obame Ngomo