C’est à la mi-décembre 2021 que l’opinion publique nationale a appris que le Fonds Monétaire International (FMI) a demandé à l’État gabonais une plus grande transparence sur la gestion des aides et autres financements liés au covid-19.

Dans la foulée, il y avait déjà une enquête parlementaire qui avait été établie pour comprendre et savoir comment avaient été gérées les différentes ressources attribuées au Gabon dans le cadre de la lutte contre le covid-19.

Pour les fins connaisseurs du langage diplomatique, l’interpellation du FMI voulait dire deux choses (1) ils ont déjà l’information selon laquelle les fonds covid-19 alloués à l’État gabonais ont été mal gérés. C’est-à-dire dire détournés à des fins d’enrichissement personnel, (2) désormais « la communauté internationale » tient tous ceux qui ont gérés cette manne financière. Le moment opportun, elle saura faire respecter ses exigences. Pour l’heure, elle accumule les preuves et les charges.

Dans la même foulée, le Gabon a enregistré une évasion fiscale de 441 milliards de francs XAF en 2021. Comment est-ce possible alors que les plus grands et seuls voleurs de la République se trouvent actuellement prison? Comment est-ce possible dans un pouvoir qui dit lutter contre la corruption et tous ses corollaires? Comment est-ce possible avec la multiplication des task force postées à la porte de toutes les administrations?

Les collégiens et certains membres du gouvernement semblent ne pas comprendre, pour le moment, le code diplomatique qui se cache derrière cette révélation. En réalité, la communauté internationale qui est habituée à ce type d’exercices leurs fait savoir de façon très habile que désormais ils sont disqualifiés pour faire la morale, la chasse ou le chantage à quiconque sur les questions de détournements de fonds publics. Que les vrais voleurs du Gabon sont identifiés et seront poursuivis le moment venu.

Or, le chantage sur les prétendus crimes financiers commis par les anciens dirigeants était l’arme et la stratégie développées par les différents putschistes en puissance afin d’atteindre en toute quiétude leur objectif qui était de dégager Ali Bongo Ondimba. Hélas, la cupidité et la stupidité ont cramé cette ambition qui est plus que jamais vouée à l’échec. Tous les radars du monde sont désormais fixés sur les braqueurs de la République.

Et pour équilibrer les forces en présence, il n’y avait pas meilleure manière de le faire que de faire fuiter le rapport qui accable les voleurs moralisateurs qui ont géré les fonds liés au covid-19. Deux questions s’imposent pour comprendre la bombe que constitue ce rapport parlementaire qui inonde les réseaux sociaux: (1) à qui appartiennent les entreprises qui ont été si chèrement payées dans le cadre de cette pandémie mondiale? (2) comment ont-elles été choisies? Est-ce selon le code des marchés publics en vigueur dans notre pays ou un autre code? Si oui, lequel?

En guise d’illustration des interrogations légitimes des gabonais: sauf homonymie extrême et selon les méthodes de recherches d’intelligence économique, pourquoi a t’on payé, en pleine crise de covid-19, plus de 20 milliards de francs XAF à une entreprise qui vend des jouets? Ce paiement qui est largement supérieur aux coûts des revendications des enseignants mérite des explications très précises

Heureusement que des organisations financières internationales ont activé leurs voyants pour clarifier ce flou financier. Tous les acteurs de ce flou sont présentement fichés. C’est dit.
Pourquoi l’entreprise Gsez, dont nous connaissons les propriétaires, pilotée par le patron d’Olam, aurait touché près de 5 milliards de francs XAF? Rappelons que ce montant dépasse largement les primes demandées par des patriotes de l’équipe nationale de football qui entendent défendre les couleurs de notre pays durant une compétition internationale. Pourquoi c’est encore l’entreprise du fils du président de la République qui a été payée plus de 200 millions de francs XAF pour la restauration dans le cadre du covid-19 quand on sait que c’est au palais présidentiel que, principalement, se faisait la gestion des fonds covid-19? Conflits d’intérêts, délits d’initiés, autant de chefs d’accusation qui pourront être soulevés le moment venu.
La communauté internationale et les grandes puissances mondiales qui ne supportent pas toute forme de défiance et d’arrogance tient désormais à la jugulaire ceux qui estimaient qu’ils pouvaient prendre la parole sur la place publique pour menacer et humilier autrui. Une chose est certaine, le chant du cygne s’entend de manière de plus en plus précise. Le rapport parlementaire a définitivement disqualifié et démystifié les maîtres de la morale qui sont en réalité les vrais voleurs et grands manipulateurs de la République. L’huile de macassar étant terminée, le changement au sommet est plus qu’une évidence. Le temps…

Par Télesphore Obame Ngomo