Les années 2021 et 2022 en cours resteront surement dans l’histoire des Pays africains notamment : le Tchad, le Mali, la Guinée Conakry et en fin le Burkina Faso. Qui sait, peut-être qu’un autre suivra.

En effet, les militaires ont décidé de s’emparer du pouvoir dans les pays francophones du sahel. Qu’est ce qui peut expliquer ces coups d’État successifs? Est-ce la défaillance de la gouvernance des intellectuels civils ? Ou les militaires pensent être plus patriotes que que les civils ?
Pour contribuer au débat, nous allons faire quelques analyses de cette situation, en se basant sur des déclarations publiques, des documents des instances internationales, des agences de développement et nos observations.

LA DÉFAILLANCE DES POUVOIRS CIVILS

Dès les années 90, le peuple africain au Sud du Sahara croyait avoir désormais un outil politique qui pourrait enfin contribuer à la bonne gouvernance, au développement et au contrôle du pouvoir par le peuple. La démocratie !
La démocratie qui semble-t-il, aurait fait ses preuves dans les grands pays occidentaux a du mal à s’installer en Afrique. Au regard de violation des règles constitutionnelles, à la modification des constitutions et coups d’état électoraux.
L’État qui est supposé être géré par des autorités civiles au sens démocratique du terme, fait l’objet de toutes les interrogations depuis quelques décennies au regard des coups d’état enregistrés dans les pays africains. Cette situation nous pousse à chercher de savoir pourquoi la gestion civile de l’État pose temps de problème ? Les Civils sont-ils incapables ? Ces civils ne sont pas supposés être des intellectuels ou être entourés des intellectuels ? Nous ne pouvons pas penser un seul instant que les dirigeants civils qui étaient à la tête des pays qui sont en difficultés en ce moment soient des moins instruits. Car le professeur Alpha Condé de la Guinée, Ibrahim Boubacar du Mali, Rock du Burkina illustrent bien la gestion de l’Etat par les intellectuels civils.
Si nous somme d’accord que la situation des pays en difficulté en ce moment n’a rien à y voir avec le niveau intellectuel des dirigeants, alors nous pouvons penser que le véritable problème serait simplement de la malhonnêteté intellectuelle, de la mauvaise foi, de l’égoïsme ou simplement du «Marionnettisme ». Car nous ne pouvons pas penser que ces dirigeants soient des ignorants de la situation de haute pauvreté de leurs populations. Car lorsqu’on observe l’indice de développement humain, tous les pays du sahel ont un classement faible. Cela signifie qu’ils ont tous le même problème de développement. Problème d’accès à l’eau potable, d’électricité, d’éducation même si on les colle souvent des croissances erronées et improfitable du PIB.

MALHONNÊTETÉ INTELLECTUELLE ET L’ÉGOÏSME DES DIRIGEANTS CIVILS

Les dirigeants civils sont gentils comme de « l’eau douce » lorsqu’ils cherchent le pouvoir, ils font toutes les promesses possibles même s’ils savent que ça serait difficile sinon impossible de réaliser à cent pour cent (100%) ces projets annoncés. Mais comme la grande partie de la population n’est pas instruite, les promesses sans fondement passent comme une lettre à la poste. Et pour ceux qui n’ont pas des projets de société utilisent la corde ethnique comme outils de la conquête du pouvoir.
On remarquera dès que ces derniers arrivent au pouvoir, le peuple qui a été utilisé est oublié et les projets sont mis de côté et la place est laissée à l’intérêt personnel et ceux des amis au détriment des ayants droit.

Le pire est, lorsque les gérants civils arrivent à la fin de leurs mandants, tentent avec tous les moyens pour modifier la constitution pour continuer le pourvoir. Cette modification est soit motivée par la peur d’être poursuivi à cause des désordres causés au moment de l’exercice du pouvoir ou pour continuer à protéger à tout prix l’intérêt des amis ou des entreprises qui gagnent des marchés sans passé par les normes.
« MARIONNETTISME ».
Lorsque nous observons les différents coups d’État en Afrique, la plupart des pays qui traversent cette situation sont ceux appartenant à la zone subsaharienne ayant un lien historique avec la France. Par ricochet, les présidents élus de cette partie de l’Afrique sont tous soutenus par les pays occidentaux dont la France en tête. Tous les présidents élus sont obligés de protéger l’intérêt des entreprises de ces pays au détriment de l’intérêt national.

Cette situation rabaisse les dirigeants jusqu’au point où ils oublient que c’était le moment de profiter en tant que représentant d’un État et du peuple souverain pour revoir les accords coloniaux que tout le monde sait que ça ne profitent qu’à une partie. Au lieu d’attaquer la pauvreté et le mécanisme qui empêchent le développement, certains dirigeants font de combat contre les opposants politiques comme projet de société.

LES MILITAIRES PLUS PATRIOTES QUE LES PATRIOTES ?

L’Histoire des coups d’états ne date pas d’aujourd’hui au sud du Sahara. NGARTA TOMBALBAYE ; Thomas SANKARA ; Patrice LUMBUMBA HISSEN HABRE, Idriss DEBY ITNO… la liste n’est pas exhaustive. Tous ces présidents sont soit venus au pouvoir par les armes ou ont quitté le pouvoir par les armes. La particularité avec le coup d’état que nous vivons en ce moment se trouve au niveau de la soif des africains à non seulement exiger la bonne gouvernance mais surtout la liberté vis-à-vis des anciennes colonies. La position radicale du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso et d’autre montre clairement que le nouveau combat que mène les militaires n’ont rien à y voir avec les coups d’État que nous avions connus. Le non-respect des constitutions en Afrique, la malhonnêteté des intellectuels et le manque de courages des dirigeants civils justifient clairement la position actuelle des militaires. Car lors de leurs premières prises de parole, les militaires sont revenus sur les mots «la souveraineté, la refondation de l’État et le développement ».
Oui effectivement, les dirigeants Africains manquent de courage. Ils manquent de courage pour exercer leur liberté. Sinon comment comprendre que lorsqu’il s’agit de prendre des grandes décisions, il faut attendre l’aval de la communauté internationale. Or nous savons que cette communauté internationale est pilotée par les anciens colons qui ne souhaitent que le sous-développement de l’Afrique.
C’est justement à ce niveau que les dirigeants intellectuels ont échoué. Aujourd’hui l’Afrique compte parmi ses enfants des grands juristes, des Économistes, des ingénieures. L’Afrique a des outils pour exercer sa vraie liberté et créer une situation de partenariat et non de domination avec les anciens colons. L’Afrique doit-elle même mettre fin à l’hypocrisie occidentale.

Que sert aux gros diplômes ou des grades si on ne s’en sert pas ? Le Mali a demandé la révision des accordes militaires, tous les pays doivent faires la même chose et aller plus loin, revoir les accords sur le plan économique, sur les ressources naturelles, sur le commerce.

DES ORGANISATIONS SOUS RÉGIONALES IRRESPONSABLES

Accepter la situation au Tchad et condamné celles du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso est un deux poids deux mesures. Les situations de ce dernier temps nous montrent combien de fois les organisations sous régionale ne sont pas crédibles et travaillent clairement au solde des puissances étrangères. Sinon comment prendre des sanctions qui n’ont rien à y voir avec les règles définies dans les textes de l’organisation ? Alors que ces organisations étaient là lorsque certains présidents avaient la modification de constitution ou organiser les coups d’état électoraux.
Ainsi nous pouvons dire que la situation que l’Afrique vit en ce moment est le résultat de la mal gouvernance, de la malhonnêteté des intellectuels, l’incapacité à prendre des décisions courageuses, la mauvaise définition de politique publique, l’exécution des projets en fonction des échéances électorales, la « Marionnettisme ».
Des dirigeants. Si la population soutien les militaires qui se mêlent dans la politique c’est justement parce que les instinctuels civils ont failli. Les organisations sous régionale est finalement un groupe de personnes qui défendent que leurs intérêts et ceux de leurs sponsors et maitres. Dommage ! On nous dira que les militaires ne sont pas des technocrates, mais il faut noter que le militaire du 21èm siècle est celui-là qu’on ne doit pas confondre avec celui de la guerre mondiale.

Nestor DJKOLOUM, Économiste -Spécialiste de développement durable et analyse de projet -Expert en mobilisation de ressource, recherche de financement et partenariat -Consultant MCC

Nestor DJKOLOUM, Économiste
-Spécialiste de développement durable et analyse de projet
-Expert en mobilisation de ressource, recherche de financement et partenariat
-Consultant MCC