Réunis dans le cadre d’une réflexion axée sur le devenir de leurs localité, les ressortissants de Cocobeach chef-lieu du département de la Noya dans la province de l’Estuaire lancent un cris d’alarme sur la situation d’enclavement de leur localité. La nécessité d’une route praticable en toute saison se fait davantage sentir.

Pourtant réputé pour son agréable et magnifique panorama fait de forêt, de plages…, Cocobeach Chef lieu du département de la Noya dans la province de l’Estuaire, est presque une zone sinistrée. En plus du faible éleclairage et de l’eau qui lui font défaut, cette ville d’environ 2 226 habitants manque d’une route praticable en toutes saisons. Les témoignages des riverains auxquels s’ajoute le constat de nos reporters, sont édifiants.

Visiblement déçu, touchant du doigt cette triste réalité, il y a quelques jours, » j’ai parcouru le tronçon Ntoum-Cocobeach. Comme tant d’autres frères et sœurs avant moi, l’incrédulité et la tristesse n’ont pas manqué d’envahir mon cœur. En parcourant cette route, la nature n’est plus apaisante et réparatrice. Sa beauté est sans cesse contredite le long du chemin par l’état de dégradation de la piste, provocant des douleurs insolentes et scandaleuses quel que soit le type de véhicule qui y circule. » a déclaré un fils de la localité.

La galère des populations et des usagers débute dès l’entame de la route principale partant du carrefour qui porte le nom « cimenterie » au niveau de Ntoum. Après un peu plus de 4 kilomètres dans un pic up ou à bord d’un 4×4, le découragement et la déception peuvent se lire sur les visages des visiteurs et des riverains.

Conscient de cet obstacle majeur du développement de leurs localité, notamment l’absence d’une route praticable en toute saison, les fils et filles ressortissants de cocobeach se sont donc retrouvés le 30 juillet 2022 à Libreville dans l’optique de mettre en place un comité de réflexion à travers une mobilisation générale en faveur du développement de la Noya. Cette action citoyenne et participative consiste à redorer l’image de cette belle partie du pays autrefois érigée en ville touristique.

Ému par l’idée de se retrouver et le fruit des échanges assez poussées à cette première réunion du groupe « Nous aimons la Noya », les fils et filles de la Noya en ont profité pour traduire leurs remerciements à l’endroit de certaines élites du coin qui ne ménagent aucun effort pour de telles initiatives qui leur a permis d’échanger, de se comprendre, de se connaitre davantage et de réfléchir au renforcement, de la cohésion sociale pour le développement de leur localité.

Résolus à s’impliquer dans le développement de leur localité, après cette première réunion, les ressortissants de la Noya ont affirmé la ferme volonté de parler d’une même voix, en ce qui concerne le développement de leur localité. Ils veulent également vivre décemment comme les populations de Libreville, Owendo et Cocobeach mériterait une bien meilleure attention, en raison notamment de son potentiel touristique.

Au cours de cette rencontre, évoquant les moments nostalgiques et de grands souvenirs aux allures d’une ville attractive que reflètaient Cocobeach dans un passé récent, entre espoir et désespoir dans son allocution Mbeng Eyene en sa qualité de fils du coin engagé comme ses pairs pour le développement de la Noya s’est lâché entre les lignes, « Chers frères et sœurs, notre mémoire est encore active et vivante, mais hélas fragile, quand nous pensons à ces moments, émerveillés que nous étions en train d’admirer, au bord de la route, des touristes, occidentaux pour la plupart, passant en motos ou en voitures pour aller se baigner à la plage de Cocobeach, cette ville, d’une grande histoire comme nulle autre pareille dans notre pays.
Cette ville, témoin de l’une des grandes guerres du siècle dernier.
Comment ne pas se souvenir que Cocobeach, à une époque, grouillait de monde jusqu’à tard dans la nuit, parfois jusqu’à l’aube.
Mais le temps passe et aujourd’hui, alors que nous disons aller vers le progrès, ce spectacle n’est plus possible, parce que la route et la ville nous présentent des scènes affligeantes, fragmentées, éparses, découpées.
Les nuits et les jours se succèdent, la pluie et le vent alternent. Chaque intempérie ne se gêne aucunement de délaver le plaisir qui nous anime quand nous prenons la voiture pour nous rendre au village. » a-t-il exprimé. Avant de poursuivre « Nous devons transcender nos clivages et braver la difficulté que nous ressentons quand il s’agit de soutenir d’une même voix une cause qui n’est pas partisane.
Il n’y a pas que la politique qu’on peut faire à Cocobeach. Nous devons donc démentir les oracles de ceux qui se flattent de notre désespoir et de nos guéguerres.
Nous devons démentir ceux qui font commerce de ce désarroi qui agite et enivre nos parents quand ils s’aplatissent sous le coût rédhibitoire d’une place dans le transport pour moins de 100 km de trajet, parfois un aller simple à 7.000 FCFA en saison praticable, parfois à 10.000 FCFA quand les bourbiers élisent domicile le long de l’itinéraire. Nous devons tenter l’exploit, celui de nous unir face à un problème qui touche la Noya et chacun de ses enfants.
Nous devons persister dans notre amour pour notre département.
Nous devons persévérer dans la réflexion et la synergie. Nous devons être fidèles à nous-mêmes, fidèles à ce que nous sommes réellement, fils et filles (tout au moins, descendants) de pêcheurs et de cultivateurs, descendants de ces personnes qui ont eu au bout des doigts l’abnégation, la détermination, le goût de l’effort et le courage de faire des choses ensemble. Nous devons nous mobiliser ! Nous devons activer cette énergie en nous, cette énergie qui plane en permanence sur nos villages et nos demeures. Mettons-nous en mouvement, main dans la main, ensemble, pour commencer quelque chose.
L’Etat nous viendra certainement en aide. Mais commençons d’abord nous-mêmes! » a-t-il Mbeng Eyene, se faisant porte-parole du groupe  » Nous aimons la Noya ».

Un plan de développement local a été mis en place à l’issue de cette rencontre. Dans un premier temps, il a été mis en urgence, la réhabilitation du Pont de Mengono. Car l’état actuel de cet ouvrage ne tiendra pas la cadence des premières pluies qui, comme cela est fidèle à la pluviométrie de Cocobeach, apparaitront en septembre, c’est à travers trois organes notamment : le Conseil honoraire des sages, la Coordination générale et la Cellule de suivi du projet que ces travaux seront réalisés.