Le Groupe des Négociateurs Africains sur la biodiversité s’apprête pour une rencontre ce jeudi 1er septembre 2022 à Libreville. Cette rencontre sera la seule occasion pour les parties de se préparer en personne avant la prochaine réunion préparatoire, juste avant la COP.

Pour ce faire, il est crucial que les pays africains soient préparés afin de participer de manière stratégique et significative à ce processus. Les négociations sont actuellement dans leur phase finale pour préparer le texte qui devrait être adopté lors de la COP15 en décembre.

De façon spécifique, cette réunion vise à faire le bilan des négociations en cours ;discuter des éléments clés ou bloquants de certains thèmes, objectifs et cibles ;Identifier les éléments les plus importants à inclure dans le Cadre mondial ; Identifier les textes de compromis dans le Cadre mondial ; définir la feuille de route de préparation de la COP15 et ses protocoles ;préparer des messages clés pour les dirigeants africains, qui seront discutés lors de la Conférence des Ministres Africains de l’Environnement (CMAE) sur la biodiversité.

Lancée lors du sommet de la Terre de Rio en 1992, la Convention sur la Diversité biologique (CDB) a trois objectifs : (1) la conservation de la diversité biologique, (2) l’utilisation durable de la diversité biologique, et (3) le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques.
Cette Convention a été ratifiée par 195 pays.

La 15ème Conférence des Parties de la
Convention sur la Diversité Biologique (CDB) , prévue du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal (Canada), se prépare à être un évènement majeur. Les parties visent à marquer le 30e anniversaire de la CBD par une déclaration d’action concertée, pour mettre fin à la crise mondiale de la perte de la biodiversité.
Peu connue du grand public et bien moins médiatisée que les COP Climat, cette COP pourrait être comparée, en matière d’importance pour la biodiversité, à la COP21 sur les changements climatiques, qui avait abouti à l’accord de Paris.
En effet, l’enjeu est de taille, alertait en 2019 l’IPBES, la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques. Selon le rapport, auquel ont contribué 450 experts internationaux, la biodiversité décline à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine.

La principale cause de cet effondrement du vivant est anthropique : les changements d’usage des terres, la surexploitation des espèces, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes sont les cinq moteurs les plus importants.
Les résultats sont stupéfiants. Un million d’espèces animales et végétales, soit plus d’une sur huit, sont menacées d’extinction mondiale. Quarante pourcent (40%) des espèces d’amphibiens, trente-trois pourcent (33%) des récifs coralliens et un tiers des mammifères marins sont menacés d’extinction. Et le taux actuel d’extinction des espèces est 10 à 100 fois supérieur à la moyenne des dix derniers millions d’années. Au cours des cinq dernières décennies, la biomasse des animaux sauvages a diminué de quatre-vingt-deux pourcent (82%). Soixante-quinze pourcent (75%) du milieu terrestre est sévèrement altéré par les activités humaines.

Pour rappel, le groupe des négociateurs africains pour la biodiversité a pour rôle d’examiner les enjeux et faire en sorte que l’Afrique parle la même voix dans les négociations internationales sur la biodiversité. Il a été créé depuis quatre ans, grâce à l’endossement de la décision le créant par la Conférence ministérielle africaine des ministres chargés de l’Environnement.

Nous y reviendrons !