Mercredi 31 septembre 2022 s’est ouvert les dialogues régionaux africains sur le cadre de la transparence renforcée sous la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques. La cérémonie a eu lieu au siège de la CEEAC de Libreville en présence des membres de la communauté économique des États membres en

charge de l’environnement et du climat et de plusieurs personnalités.

Au cours des cinq dernières années, l’Initiative de renforcement des capacités pour la transparence (CBIT) a aidé plus de 80 pays à améliorer leur capacité à suivre et à partager leurs progrès vers les objectifs climatiques internationaux. L’amélioration des rapports et de la transparence résultant du soutien de CBIT a véritablement changé la donne, non seulement pour le suivi des progrès réalisés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour l’élaboration de politiques climatiques éclairées dans les pays du monde entier.

Lors de cette cérémonie d’ouverture selon l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo, Président de la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique Centrale « Le cadre de transparence renforcé (ETF) établi lors du sommet climatique de la COP21 à Paris est un élément clé de l’Accord de Paris qui établit la crédibilité et renforce la confiance des pays dans la mise en œuvre du régime climatique. En exigeant des pays qu’ils suivent et rendent compte de l’avancement de leurs objectifs climatiques, et en mettant en place un système d’examen de ces rapports, le CFE renforce la confiance dans le fait que tous les pays contribuent à leur part de l’effort mondial. »

Notons que le CBIT a été créé par le Fonds pour l’environnement mondial en 2016, à la demande des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), pour aider spécifiquement les pays en développement à renforcer leurs capacités institutionnelles et techniques afin de répondre aux exigences du Cadre de transparence renforcé.

Plus précisément, le CBIT vise à, renforcer les institutions nationales pour les activités liées à la transparence, conformément aux priorités nationales ; fournir des outils, des formations et une assistance pertinents pour répondre aux dispositions stipulées à l’article 13 de l’Accord de Paris ; contribuer à l’amélioration de la transparence au fil du temps.

À ce jour, les projets du CBIT ont contribué à accroître les efforts de transparence en matière de changement climatique dans 81 pays en développement, dont 28 pays les moins avancés et 15 petits États insulaires développés. Un examen du portefeuille du CBIT met en évidence cinq points essentiels à retenir. Il s’agit de :

Permettre l’élaboration de politiques fondées sur des preuves : Les projets CBIT contribuent à la production de données et d’analyses climatiques qui, à leur tour, alimentent les processus nationaux d’élaboration de politiques et de prise de décision. Il est essentiel de faire le lien entre les données et l’analyse et la prise de décision fondée sur des preuves afin d’obtenir le soutien politique nécessaire pour accélérer l’action climatique. En outre, les plateformes de données développées par les projets CBIT peuvent sensibiliser toutes les sphères de la société aux questions climatiques. Relevons par exemple le soutien au système intégré de reporting et de transparence du Costa Rica, qui met en place une nouvelle unité de planification stratégique du climat afin de mesurer l’impact des politiques existantes et des nouvelles politiques potentielles. Cela comprend une analyse des progrès du Costa Rica dans la réalisation de sa contribution déterminée au niveau national (CDN) ainsi que des examens des actions d’atténuation du climat du pays à ce jour et des options pour intégrer l’élaboration des politiques en matière de changement climatique dans tous les secteurs. Un autre exemple est celui du Burkina Faso, qui élabore une stratégie à long terme sur la transparence en mettant l’accent sur le genre. Les femmes au Burkina Faso ont été identifiées comme un groupe vulnérable au climat dans le pays, et le CBIT aide le gouvernement à développer un plan d’action pour aborder la vulnérabilité climatique des femmes dans le cadre de sa stratégie climatique à long terme.

Renforcer les capacités, conserver les capacités : Les améliorations durables de la transparence climatique nécessitent des investissements dans les personnes, avec un rôle clair pour les universités et les programmes d’apprentissage qui peuvent ancrer les mécanismes de renforcement des capacités au sein des pays. Par exemple, aux Bahamas, un projet CBIT développe un mécanisme de renforcement des capacités en partenariat avec un institut local pour aider à développer et à conserver l’expertise dans le pays.

Améliorer les rapports dans le cadre des conventions internationales sur l’environnement : Les pays ont des engagements en matière de rapports non seulement envers la CCNUCC, mais aussi envers d’autres conventions, et l’identification de synergies pour les exigences en matière de rapports peut contribuer à rendre ces processus plus efficaces et moins contraignants pour les pays. En fait, un projet CBIT au Paraguay entreprend un exercice de cartographie des trois Conventions de Rio – CCNUCC, Convention sur la diversité biologique et Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD) – afin d’identifier les synergies entre les cadres de rapports des trois Conventions de Rio. Cet exercice prendra en considération les indicateurs, les plates-formes d’information, les sources de données, et autres, afin d’identifier où des gains d’efficacité peuvent être réalisés.