L’Alliance panafricaine pour la justice climatique constate avec déception l’absence de progrès à la COP27. Elle exprime sa profonde inquiétude quant à l’impact que cela aura sur des millions d’Africains plongés dans la misère à cause du changement climatique.

Nous partons moins rassurés quant à la bonne volonté des dirigeants mondiaux, en particulier ceux des pays industrialisés très polluants, de prendre les décisions audacieuses nécessaires pour répondre à l’ampleur et à l’urgence de la crise climatique.
Comme à Glasgow il y a un an, la détresse et les espoirs du peuple africain ont été déçus. Au lieu de cela, la conférence a abaissé la barre et reporté les actions urgentes malgré le risque élevé de ne pas atteindre les objectifs de l’accord de Paris.
Nous dénonçons donc spécialement :
•L’incapacité à admettre les besoins et circonstances spécifiques de l’Afrique dans l’agenda de la COP27. Ce manquement a contribué à la lenteur des progrès, aux retards et, dans certains cas, à l’abaissement des ambitions sur les questions pertinentes pour l’Afrique.

•Le report à 2024 d’une décision sur le financement des pertes et dommages, sans garantie d’un résultat qui reflète les aspirations et les espoirs de l’Afrique.
•L’ambition de réduction des émissions plus faible que nécessaire annoncée par les grands pollueurs, notamment l’UE, qui a augmenté le risque de ne pas atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius de l’accord de Paris.

•L’absence d’une trajectoire claire pour l’élimination progressive des combustibles fossiles, qui a abouti à la décision de certains pays de continuer à utiliser des combustibles fossiles très polluants pour alimenter le même modèle économique à l’origine de la crise climatique actuelle.
Après un examen attentif de ce qui doit changer pour raviver l’espoir et justifier l’engagement continu de l’Afrique dans l’effort mondial de lutte contre la crise climatique, nous lançons un appel :
•Les dirigeants africains doivent réévaluer l’utilité de la CCNUCC et des processus de la COP pour le peuple africain et prendre des mesures radicales pour renforcer la voix et la participation de l’Afrique.

•Les grands pollueurs à honorer leur engagement à fournir les ressources nécessaires pour faire face à la crise climatique en Afrique, notamment en ce qui concerne l’adaptation et les pertes et dommages.

•La présidence de la COP28 doit s’engager dès maintenant à faire en sorte que la COP28 marque une rupture avec la tendance aux retards et au manque d’ambition.
•Les OSC d’Afrique, du Sud et d’ailleurs doivent continuer à promouvoir les principes de la transition juste comme piliers de l’action climatique.