Dans l’optique de rassembler la jeunesse africaine autour des valeurs culturelles pour une Afrique nouvelle, l’ONG Connection for Leadership of African Youth, en abréger CLAY, a procédé le 26 novembre dernier au lancement officiel de ses activités à Libreville en présence des représentants du Ministère de la Culture, de l’Education Nationale, des Corps diplomatiques, d’un panel constitué des hommes et femmes du monde de la culture et de plusieurs invités.

Pour Vance Djemat Boussiedy Boussiedi, président de ladite Ong « Cet événement, constitue l’aboutissement d’un travail collectif, considérable, entrepris depuis 2015 alors qu’étant étudiant en Afrique du sud. Les étudiants gabonais que nous étions, faisions face à de nombreuses expériences, surtout celles vécues en milieux académiques dans les amphithéâtres. Où, nous étions confrontés à des problèmes de compréhension du cours dispensé en langue anglaise qui est la langue académique. Nos frères sud-africains n’hésitaient pas à requérir auprès des enseignants des explications en langues vernaculaires. » a-t-il lancé.

La création de cette ONG intervient après le constat, selon lequel, « nous nous exprimions mieux en langues Française et Anglaise au détriment de nos langues vernaculaires et qu’il nous était quasiment difficile de nous exprimer en ces langues avec nos familles respectives, lors des échanges téléphoniques. Ajouté à cela, la montée des courants xénophobiques et tribalistes qui minent nos sociétés africaines ». a poursuivi Vance Djemat Boussiedy Boussiedi, premier responsable de l’organisation.

Madame Bafedile Ramatlhape première secrétaire de l'Ambassade d'Afrique du Sud

Madame Bafedile Ramatlhape, première secrétaire de l’Ambassade d’Afrique du Sud lors de son intervention. 

L’ONG Connection for Leadership of African Youth est une organisation qui permettrait à la jeunesse africaine en général et celle du Gabon en particulier, de se réapproprier les valeurs culturelles tout en utilisant la culture comme instrument de rapprochement des peuples.

CLAY est donc, une ONG apolitique à but non lucratif, dont la vision n’est tout autre que celle de rassembler la jeunesse Africaine, autour des valeurs culturelles pour une Afrique nouvelle. Ces objectifs sont, la réappropriation, la valorisation et la pérennisation de la culture.

Au pas de son slogan sous la forme d’interrogation très inspirant « Qui suis-je sans ma culture?) », de manière explicite, pour l’essentiel ce slogan signifie qu’un Homme sans culture est un Homme sans âme, pour paraphraser Frédéric JEZEGOU.

Le Maire

Le Maire Clément Tchinga, lors de son intervention en sa qualité de Président du comité des sages de l’ONG

S’agissant du logo, il est composé d’un cercle, qui renvoi à l’unité des peuples, à l’intérieur duquel nous avons le mot anglais CLAY qui fait référence à la carte d’Afrique et qui signifie ‘‘argile’’ en langue française. Les mains en dessous représentent la jeunesse africaine dont la responsabilité est de contribuer à l’essor du continent.

Il convient de rappeler que pour cette première sortie officielle, au programme, il a été prévu un débat autour du thème ‘’langue, culture et développement’’. Le choix de ce thème revêt un double intérêt.
Le premier intérêt, réside dans la ferme conviction que le développement d’une nation est étroitement lié à la capacité des populations d’avoir une parfaite maitrise de leurs cultures. Or, aujourd’hui nous constatons que de plus en plus de nombreux jeunes ne parlent pas, n’écrivent pas leurs langues vernaculaires.

A travers ce thème assez évocateur, les différents intervenants notamment : Clément Tchinga, en sa qualité de Président du comité des sages de l’ONG, du Dr Thierry Afane Otsaga, linguiste, de Edmond Okemvele Nkogho, Penseur et Écrivain, de Madame Bafedile Ramatlhape première secrétaire de l’Ambassade d’Afrique du Sud, B Traoré , deuxième Conseiller de l’Ambassade du Mali et de Jean Christian Obame, Ancien Ambassadeur du Gabon au Japon, se sont appesantis pour justifier l’importance et le rôle de la culture pour un peuple, en lançant une invite à toute l’assistance pour la plupart des jeunes à prendre conscience de la nécessiter de parler nos langues vernaculaire afin de pouvoir tendre vers le développement.

Le deuxième intérêt, étant en rapport avec la nécessiter de préserver notre culture, de ce fait notre identité. Car quand une langue disparait, c’est la culture qui disparait et par voie de conséquence, on aurait du mal à exister dans le concerne des Nations. Avant le débat sur le thème du jour, des prestations en langues Batéké et en langue Punu ont eu lieu.

L’Ong Connection for Leadership of African Youth par la voix de son président a formulé le vœu de voir des lois votées à l’Assemblée Nationale en faveur de la réappropriation de nos valeurs culturelles ; de voir nos langues vernaculaires être enseignées dès le pré-primaire ; de voir nos élus débattre à l’Assemblée Nationale en nos langues vernaculaires pour un Gabon uni, indivisible et prospère. « Si cela se fait ailleurs, ce que nous pouvons également le faire chez nous. » a-t-il relevé.

Comme indiqué dans son préambule, l’histoire de l’organisation panafricaine Connection for Leadership of African Youth (CLAY) est celle des étudiants Gabonais en Afrique du Sud.

Durant leurs différents cursus universitaires, ces derniers furent en permanence confrontés à un questionnement sur l’identité culturelle (leurs racines). Ce questionnement quotidien était consécutif aux multiples expériences vécues en milieu universitaire.

En effet, ils remarquèrent que les étudiants sud-africains dans les amphithéâtres n’hésitaient pas à demander des explications en langues vernaculaires lorsque ces derniers étaient confrontés à un problème de compréhension du cours en langue anglaise (langue académique).

Edmond Okemvele Nkogho, Penseur et Écrivain,

Edmond Okemvele Nkogho, Penseur et Écrivain, intervenant 

Puis, ils constatèrent qu’ils avaient la facilite de mieux s’exprimer en langues française et anglaise qu’en leurs différentes langues vernaculaires. Ce constat était encore plus désolant lorsqu’ils souhaitaient échanger téléphoniquement avec la famille ou des amis (es) de la même ethnie.

Aussi, vont- ils remarquer que le tribalisme et la xénophobie sont des maux qui de plus en plus minent nos sociétés africaines, ce qui suscitera de nombreuses interrogations d’où, l’idée de la création d’une organisation panafricaine non gouvernementale qui permettra à la jeunesse Africaine en général et celle du Gabon en particulier de se réapproprier leurs valeurs culturelles et en utilisant la culture comme instrument de rapprochement des peuples.

Jean Christian Obame, Ancien Ambassadeur du Gabon au Japon

Jean Christian Obame, Ancien Ambassadeur du Gabon au Japon, intervenant. 

Comme missions, l’organisation entend: Préserver et valoriser l’identité africaine à travers la promotion de la culture, développer des activités culturelles et socio-récréatives au sein de la jeunesse africaine pour une meilleure cohésion ; utiliser tous les moyens institutionnelles à disposition pour faire avancer l’action sociale et favoriser le brassage culturel entre les peuples africains ; faire de CLAY une organisation des services chargée de promouvoir la culture et d’établir des partenariats avec des entités publiques et privés au niveau local qu’international ; autonomiser tous les jeunes africains à travers divers programmes et activités en créant une atmosphère dans laquelle les jeunes peuvent apprendre à devenir des leaders ayant une expérience vécue ; Combattre le tribalisme et la xénophobie sous toutes ses formes en encourageant l’esprit d’unités et d’humanisme au sein de la jeunesse africaine ; utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) à disposition aux fin de promulguer et de faire large diffusion des principes de l’organisation pour accroître son influence à travers le continent et le reste du monde pour enfin se réapproprier, la valorisation et la pérennisation des valeurs culturelles.