La capitale économique de la Côte d’Ivoire Abidjan vient abrité , du 6 au 8 décembre 2022 une réunion de haut niveau sur la nutrition en Afrique. Cette rencontre avait pour thème «l’année africaine 2022 de la nutrition».

Avec la participation des décideurs politiques, les premiers responsables de la coordination de l’action gouvernementale des États membres de l’Union africaine, des 5 départements de la Commission de l’UA concernés par la thématique, de l’Agence de développement du NEPAD (AUDA NEPAD), des Communautés économiques régionales, du Parlement Africain, des partenaires au développement, des organisations de la société civile et du secteur privé, ces assises s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route continentale de l’Année africaine de la nutrition, instituée par l’Union africaine, en février 2022, lors de sa 35e session statutaire.

La feuille de route continentale a pour objectif de renforcer la résilience en matière de nutrition et de sécurité alimentaire sur le continent africain.

Lors de cette rencontre les participants ont plaidé en faveur d’un engagement politique de haut niveau dans la mise en œuvre de la feuille de route thématique de l’année africaine et d’un investissement accru dans la nutrition et la sécurité alimentaire pour accélérer les objectifs à atteindre dans ce domaine.

Placée sous l’égide du Président de la République, en sa qualité de parrain de l’Année africaine de la nutrition, cette rencontre a permis de faciliter les discussions approfondies sur les questions et stratégies clés qui propulseront la mise en œuvre de la feuille de route de l’année de la nutrition de l’UA et créeront un environnement propice aux investissements dans le financement de la nutrition à la fois dans le développement et dans les situations de crise et de choc (résilience nutritionnelle). Une occasion pour la Côte d’Ivoire de lancer l’Année Africaine de la Nutrition.

Cette rencontre a vu la participation du Gabon, représenté par le vénérable Sénateur Jean René Mombo Nzamba, Sécretaire Général du RAPACSAN.

L’amélioration de la nutrition et de la sécurité alimentaire nécessite plus que jamais un changement systémique des systèmes agro-alimentaires sains, durables et respectueux de l’environnement/sensibles au climat, des systèmes de santé résilients avec une couverture sanitaire universelle – des systèmes d’assainissement et d’eau potable inclusif, une éducation/alphabétisation efficace et des systèmes de protection sociale garantissant que personne ne soit laissé pour compte, y compris les plus pauvres et les plus vulnérables sur le plan nutritionnel.

Dans ces circonstances difficiles, des considérations de résilience sont nécessaires dans tous les domaines. Il est également important de renforcer les efforts pour limiter l’impact des chocs sur l’état nutritionnel, renforcer la capacité des personnes à se remettre des chocs et faciliter l’accès à une alimentation équilibrée, saine, diversifiée et abordable en période de choc, c’est dans ce contexte, que la République de Côte d’Ivoire en collaboration avec la Commission de l’Union Africaine, la Banque Africaine de Développement et l’initiative « Africa Leader for Nutrition», a organisé une réunion de haut niveau sur le thème de l’année 2022.

Selon le rapport sur la sécurité alimentaire et la nutrition (SOFI 2022), la région africaine a la prévalence la plus élevée de personnes sous-alimentées. La malnutrition devrait encore augmenter en raison des multiples crises à travers le continent, mettant en danger des millions d’enfants. L’accès à une alimentation nutritive suffisante et sûre qui est essentielle à la survie, à la santé et à la productivité des générations futures a été limité par les conflits, le changement climatique, les inégalités persistantes et les perturbations liées au Covid des systèmes de santé, d’alimentation et de protection sociale dans plusieurs pays africains. En raison de ses effets négatifs sur le développement du capital humain et la productivité, la faim et la malnutrition représentent un obstacle majeur au développement économique et social du continent africain.

Avec les crises récurrentes et prolongées actuelles, la réalisation des objectifs fixés par la déclaration de Malabo est menacée, en particulier les objectifs liés à l’élimination de la faim et la réduction du retard de croissance des enfants à 10 % et de l’insuffisance pondérale à 5 % d’ici 2025.

La faim et la malnutrition restent l’un des défis de longue date de l’Afrique au développement durable. Ces fléaux sont au centre de multiples défis et conditions interdépendants et éloignent le monde de la réalisation des objectifs de la Déclaration de Malabo et de l’Agenda 2030 des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

La malnutrition et l’insécurité alimentaire sont complexes et profondes, et leur poids varie d’un pays à l’autre. Ceux-ci comprennent : un accès inadéquat à une alimentation saine, des pratiques de soins maternels et infantiles inadéquates, un accès limité aux services sociaux de base tels que la santé, l’éducation/l’alphabétisation, l’eau potable, l’assainissement et la protection sociale, et limitait l’autonomisation des femmes.

Au-delà de cela, l’Afrique continue de souffrir d’inégalités multidimensionnelles, des effets néfastes du changement climatique et de l’environnement, des crises économiques et sociopolitiques, de l’insécurité, des catastrophes naturelles et des épidémies/pandémies qui menacent de saper des décennies de progrès.

La pandémie de Covid-19 et récemment la guerre en Ukraine, aggravent ces difficultés. La forte hausse actuelle des prix, y compris des prix des denrées alimentaires et du carburant, réduit la capacité des populations, en particulier les plus vulnérables, à accéder à une alimentation de qualité riche en micronutriments.

Le thème de l’année « Renforcement de la résilience en matière de nutrition et de sécurité alimentaire sur le continent africain, renforcement des systèmes agroalimentaires, de santé et de protection sociale pour l’accélération du développement du capital humain, social et économique », vise à promouvoir une dynamique politique forte pour mobiliser les engagements et les investissements pour lutter contre la faim et la malnutrition sur le continent et accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs de la déclaration de Malabo et de l’ODD2 ainsi que vers les aspirations de l’Union africaine. Agenda 2063.

Pour rappel, ce thème a été proposé par S.E. Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire afin d’engager tous les acteurs concernés à trouver des solutions appropriées capables de renforcer la résilience nutritionnelle sur le continent. Cet événement a été précédé de la réunion d’experts qui a s’est déroulée les 6 et 7 décembre 2022.