La bipolarisation de la scène politique gabonaise est ambiguë. Cette situation profite grandement à la majorité et surtout lorsqu’il est question d’espèces sonnantes et trébuchantes.

En effet, quand il est question de se compter comme c’est le cas en ce moment pour débattre des questions d’intérêts général, le camp de la majorité sait taire ses querelles et se met toujours en rang dès que leur chef donne un mot d’ordre et pourtant, ce ne sont pas des récalcitrants ou des fortes têtes qui manquent dans ce camp.
Quel est leur secret, peut-on se demander?

À l’opposé, l’opposition montre toujours sa singularité, elle est divisée et incapable de parler d’une seule.
On a beau glosé sur une opposition au pouvoir et une opposition du pouvoir, ce qui est vrai, c’est que ces messieurs et dames, imbus d’eux-mêmes, ne cherchent qu’à satisfaire leurs intérêts personnels.
Les veilles d’élections ouvrent la porte à tous genres de marchandage, et nous y sommes.

Appelée à constituer une seule liste de 40 membres pour former la commission qui va discuter avec celle des membres du camp de la majorité, elle aussi constituée de 40 personnes pendant la concertation ouverte depuis lundi, l’opposition gabonaise montre aux yeux du monde ses divisions.
Si on peut se convaincre que le pouvoir et le ministre de l’intérieur boivent du petit lait en voyant ainsi atteint leur objectif de diviser pour mieux régner, il ne leur reste qu’à s’exalter lorsque l’opposition du pouvoir va voter contre loppodition au pouvoir.

Cette image se reflète dans nos cités, nos quartiers, nos villages, non familles, et nos provinces.
Au final, on comprend par leurs divisions que les gabonais ne sont pas capables de taire leurs querelles et de s’associer pour travailler ensemble au développement de leur pays.
La devise du Gabon: union-travail-justice, pourtant vantée par plusieurs, n’est plus qu’un slogan creux.
Le régime en place l’ayant compris, il lui suffit d’entrebailler la mallette pour déstabiliser l’opposition. On peut imaginer ce qui se passera chez les populations lorsque la malle sera totalement ouverte.

Le secret, pour ceux qui n’ont pas de malle, c’est de se souder, de constituer des candidatures uniques, et de les présenter aux populations électrices. La clarté sera ainsi faite, et la population comprendrait mieux le jeu politique des leaders gabonais.
De plus, il est temps deeffacer cette bipolarisation de la constitution en laissant la liberté à chacun de se regrouper avec qui il veut.
Autrement, n’ayez plus peur d’indexer publiquement les transhumants. L’heure a sonné.
À demain.

Petit-Lambert Ovono Évaluateur Certifié des Politiques Publiques, Président  SOGEVAL