Avec un énorme potentiel en ressources naturelles sous exploité ou alors dont l’exploitation n’intègre pas la transformation sur place susceptible de générer de la valeur ajoutée et de la richesse, l’Afrique ne représente qu’une portion congrue des ressources financières en circulation dans le monde. Selon le président Paul Biya, le continent reste trop dépendant d’une aide publique au développement désormais située aux antipodes de ses besoins. À l’analyse, le cadre juridique qui gouverne l’obtention de financements est très contraignant et accroît l’exposition aux risques budgétaires et de stabilité des institutions du continent. Comme exemple de contrainte, le chef de l’État a souligné la mise en gage de certaines ressources naturelles sollicitées par certains investisseurs. Généralement dans ce cas, les modèles et instruments de financements adoptés contribuent davantage à la réexportation des capitaux, à travers des prêts sans mouvement de fonds vers le continent, mais avec des sorties obligatoires de devises lors des remboursements. Pour changer la donne, le président Paul Biya a partagé sa vision panafricaniste. « L’une des solutions passe par le financement de l’exploitation et de la transformation des ressources naturelles de l’Afrique sur son sol. Il serait donc souhaitable d’œuvrer à la mise en place d’un véritable marché africain des capitaux, susceptible d’offrir des outils adaptés au financement du développement de l’Afrique», a soutenu le chef de l’État camerounais. Assurément, cette solution permettra la transformation structurelle et l’indépendance progressive de l’Afrique à l’aide au développement et aux crédits à l’exploitation de ses ressources naturelles. Des ressources qui pourraient être mieux contrôlées grâce à une utilisation optimale des opportunités de l’espace. Le président Paul Biya a appelé à la solidarité internationale pour aider le continent à relever le défi de sa connexion à l’espace. «Pour ce faire, il me semble impératif d’éviter d’en faire un champ de compétition militaire», a-t-il tranché, précisant que l’espace extra-atmosphérique devrait être mis au service d’objectifs nobles, au bénéfice de tous.

À l’ouverture du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a estimé que l’architecture financière internationale «a failli à sa mission de fournir un filet de sécurité global aux pays en développement». Ces institutions, notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), créées il y a bientôt 80 ans, ne sont «plus à même de répondre au besoin du XXIème siècle». Il a pris l’exemple des droits de tirage spéciaux alloués par le FMI en 2021. Les pays de l’Union européenne ont reçu 160 milliards, contre 34 pour les pays africains. Autrement dit «un citoyen européen a perçu en moyenne 13 fois plus qu’un citoyen africain».
S’adressant au monde, le Patron de l’ONU a repris à son compte le plaidoyer du président Paul Biya pour sortir l’Afrique des injustices historiques. «L’immobilisme n’est pas une option. Le système financier international est en crise. À mi-chemin de l’échéance du Programme 2030, les Objectifs de développement durable s’éloignent chaque jour un peu plus. Même les objectifs les plus fondamentaux en matière de faim et de pauvreté reculent, après des décennies de progrès. Oui, en 2023, plus de 750 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, et des dizaines de millions de personnes sont en train de basculer dans l’extrême pauvreté. La pandémie du COVID-19 et l’invasion de l’Ukraine ont empiré les choses. Les pays riches ont pu générer des liquidités nécessaires pour relancer leurs économies. À l’inverse, les pays en développement n’ont pas cette capacité. Ils doivent faire face à des coups d’emprunts abusifs, jusqu’à huit fois supérieurs à ceux des pays développés», a soutenu António Guterres. En effet, de nombreux dirigeants africains sont confrontés à un choix cornélien : assurer le service de leurs dettes ou subvenir aux besoins de leurs populations. Beaucoup de pays africains dépensent aujourd’hui plus d’argent pour rembourser leurs dettes, que pour les soins de santé, avec des séquelles terribles pour des générations entières.
« Aujourd’hui, cinquante pays sont en défaut de paiement ou se rapprochent dangereusement de cet état. Et, cela concerne la majorité des pays les moins avancés, tout comme la majorité des pays les plus vulnérables au changement climatique. Des dizaines d’autres pays risquent de les rejoindre. Cette situation est intenable !», a tranché António Guterres. Il est clair, que l’architecture financière internationale a failli dans sa mission de fournir un filet de sécurité global aux pays en développement ! Et la raison est simple. Cette architecture a été bâtie au lendemain de la seconde guerre mondiale et elle reflète essentiellement, même avec quelques adaptations, les rapports de force politiques et économiques de l’époque… «3/4 des pays d’aujourd’hui n’étaient pas représentés à la création des institutions de Bretton Woods, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International !», a souligné le patron de l’ONU.
Ce plaidoyer pour les pays en développement rappelle, point par point, l’appel du président Paul Biya à la tribune du sommet Afrique-États-Unis, tenu à Washington du 13 au 15 décembre 2022.
Face aux grands enjeux du monde ( Lutte contre les changements climatiques , terrorisme, résolution des conflits, nouvel ordre mondial , la place de l’Afrique dans le concert des Nations, la lutte contre la pauvreté ), le président Paul Biya, de par ses prises de position à travers les sommets régionaux, sous –régionaux et à la tribune des Nations–Unies, se présente non seulement comme le précurseur, l’avant-gardiste, mais aussi comme le visionnaire. Tel un sage africain, il ne cesse de donner son regard éclairé et bienveillant sur la marche du monde. Les soubresauts du monde contemporain lui donnent entièrement raison. C’est en sens que ses interventions valent son pesant d’or auprès des leaders mondiaux. Paul Biya, leader incontesté et consulté est une référence pour la planète.