Comme chaque année, les États membres des Nations unies se réunissent du 19 au 23 septembre et le 26 septembre à New York pour évoquer les grands dossiers qui agitent le monde. Outre la guerre en Ukraine, il a été essentiellement question de l’urgence climatique, notamment à travers les 17 Objectifs de développement durable (ODD) à atteindre d’ici 2030.

La participation du Gabon a été valablement saluée par la présence du premier ministre Raymond Ndong Sima et de plusieurs membres de son gouvernement dit de transition, à l’instar du ministre de la santé et des affaires sociales qui, pour l’occasion dans son intervention sur le plan sanitaire a présenté la stratégie antituberculeuse du Gabon.

Présent à la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations-Unies qui s’est ouverte à New-York aux Etats-Unis, le Pr Adrien Mougougou a pris la parole à la réunion de haut niveau sur la couverture médicale universelle pour présenter la stratégie nationale de lutte contre la tuberculose dont le thème est « Faire progresser la science, la finance et l’innovation, ainsi que leurs avantages, pour mettre fin de toute urgence à l’épidémie de tuberculose, notamment en assurant un accès équitable à la prévention, au dépistage, au traitement et aux soins ».

Après avoir souligné qu’au Gabon, pays dit à haute charge de la maladie par l’Organisation Mondiale de la Santé, la tuberculose demeure un problème majeur de santé publique avec une incidence de 513 cas pour 100 000 habitants en 2021, le ministre s’est félicité des avancées significatives notées dans le cadre du Plan national de développement sanitaire.

Il a cité la mise en place de l’assurance maladie universelle à travers la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) qui prend en charge tous les gabonais économiquement faibles, les fonctionnaires et les travailleurs du secteur privé atteints de cette affection ; l’établissement d’une dotation budgétaire de l’Etat pour l’achat des médicaments ; la gratuité des médicaments antituberculeux sur l’ensemble du territoire national ; la mise à jour régulière des politiques, des plans et des documents normatifs pour la lutte contre cette épidémie.

En termes de partenariat, le Gabon bénéficie d’un appui technique et financier dans différents domaines d’intervention de lutte contre la tuberculose notamment avec l’obtention du financement du Fonds mondial depuis 2016. Le Gouvernement quant à lui assure 46% du financement de la lutte contre la tuberculose.
Malgré toutes ces interventions, le pays peine à réduire la mortalité liée à la tuberculose. En effet estimé à 79 pour 100 000 habitants en 2010, le taux de mortalité de la tuberculose a connu une augmentation de 19% en 2021, passant à 94 pour 100 000 habitants. En 2022, après la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, ce taux a connu une légère baisse à 80 pour 100 000 soit 15% de baisse par rapport à 2021.

Cette situation a conduit le Gouvernement à mettre un accent sur le renforcement de la prise en charge communautaire au travers de l’élaboration d’une Politique Nationale et d’une Stratégie Nationale de Santé Communautaire, ainsi que la mise en place d’une instance de coordination nationale de la santé communautaire.
Ces décisions visent à renforcer et à institutionnaliser la participation des communautés dans la lutte contre les maladies de façon générale, et contre la tuberculose en particulier. Elles devraient permettre d’accroître le soutien apporté à l’Etat gabonais par la Société Civile à travers des actions multiformes à travers des actions multiformes telles les formations des agents de santé communautaires, la sensibilisation des populations et les visites à domicile chez les malades sous traitement.

Urologue et chercheur, le Pr Adrien Mougougou a saisi cette tribune pour exhorter les bailleurs de fonds à octroyer de nouvelles ressources substantielles au Gabon afin de stimuler la recherche et l’innovation dans la gestion de cette pathologie. Il a aussi souligné l’exigeante nécessité de renforcer les campagnes d’information et de mobilisation des ressources en faveur de la lutte contre la tuberculose et le VIH/Sida.

Des défis à relever par, dans un contexte de paix et de justice sociale qui nécessite le soutien de la communauté internationale au processus de réforme institutionnelle engagé par le conseil de transition dirigé par le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA dont le coup de libération et la consultation des forces vives fondent de réels espoirs.