Rubrique👉🔴Ce que je pense, Par Jean Paul Nna Mvondo philosophe psychopédagogue. 

De tous les corps de métier qui existent dans notre pays,le corps de métier de l’enseignant est celui sur lequel l’État du Cameroun a trouvé judicieux de faire des expériences sur la gestion des soldes par tranches de paiement.

Bien avant le paiement sur la base des demies portions de soldes,les enseignants Camerounais ont toujours été contraints d’atteindre que leurs avantages de carrières ( primes de sujétion, avancements et rappels d’avancements ) soient toujours mis en veilleuse ou en stand-by, attendant une hypothétique date de paiement qui n’est jamais connue.

Bien plus, c’est dans le corps de métier de l’enseignant qu’on trouve des sommes dérisoires payés aux enseignants comme primes de rendements ou de participation aux examens officiels. On voit par exemple des frais d’examens officiels payés à des sommes dérisoires de 300 à 700 francs CFA, après que l’enseignant convoqué à un examen ait réalisé le parcours herculéen de nombreux kilomètres pour atteindre le centre d’examen.

C’est enfin le seul corps de métier au Cameroun où les frais de mission aux examens officiels peuvent être gelés pendant 3 à 4 ans sans être payés pour s’entendre dire qu’il y a des tensions de trésoreries alors même que les examens officiels génèrent eux-mêmes des frais supplémentaires qui peuvent régler le paiement des primes des enseignants.

Mais comme dans ce corps de métier,on a formaté les esprits des acteurs principaux à la patience,les enseignants ont toujours su faire preuve de résilience.

À la question de savoir jusques à quand cet assujettissement, mieux ce matracage du corps enseignant appelé à trier le diable par la queue ad vitæ eternam ?
Il se trouve quand même de sacrés Ministres passés maîtres dans l’art de la roublardise qui demandent pince sans rire aux enseignants de continuer encore à attendre pour quelques jours de plus, l’État étant en train de trouver l’issue favorable au règlement de la dette des enseignants. Quelle impertinence ! Comme si dans ce pays,un Ministre pourrait attendre un , deux, trois, voire quatre bonnes années sans percevoir ses primes. De qui se moque t’on ?

À force de dessiner le diable aux murs des maisons des enseignants , celui-ci a fini par devenir leur compagnon de misères au quotidien.
Et nonobstant ce caphernaum indescriptible doublé de perfidie intenable dans lesquels l’enseignant est obligé de faire intervenir ses tripes pour survivre, l’État Camerounais continue de faire comme si de rien n’était en jouant à Colin-maillard avec le corps enseignant à travers des cachotteries et mensonges éhontés à n’en point finir, pour continuer à leur demander de faire l’impossible, c’est-à-dire travailler ( pour beaucoup d’entre eux) , sans salaires, sans leurs différentes primes de sujétion ou d’avancements impayés.

Si cela n’est pas un génocide ourdi par l’État du Cameroun contre le corps de métier des enseignants et leurs familles,que pourrait-on en dire de plus ?
Les enseignants indignés du Cameroun aimeraient faire comprendre à l’État du Cameroun que à l’école républicaine actuelle, nous sommes quittés de la logique de Montaigne qui est celle de savoir  *Chaque enfant qu’on enseigne* *est un homme qu’on gagne*, à celle de  Chaque enfant qu’un enseignant maltraité *clochardisé et spolié* enseigné, est un potentiel* *terroriste*

Comment l’État du Cameroun en est-il arrivé à cumuler autant de dettes à l’endroit de la gestion des carrières des enseignants ? Des dettes qui, selon certaines estimations se chiffreraient à la faramineuse somme de *180 milliards* de nos francs CFA.

À ce degré d’injustice sociale envers les enseignants, l’État Camerounais est quitté de l’État d’assujettissement bourreau du corps de métier de l’enseignant à celui de vecteur de la clochardisation pure et simple de celui-ci, obligé de raser les murs ou de s’endetter davantage pour chercher sa pitance journalière et celle de sa progéniture.

En dehors des dettes de salaires et des primes diverses,ce sont ces mêmes Enseignants que l’État du Cameroun fait travailler dans les pires conditions inimaginables. Les hommes politiques se sont faits créées des écoles dans des zones reculées ( selon la fameuse logique gouvernementale de pratiquer une éducation de proximité),en omettant la logistique nécessaire ( eau potable, maisons d’astreintes, électricité). Et c’est dans ces trous à rats appelés écoles que les enseignants sont appelés à effectuer leurs devoirs d’éducateurs sans mesures d’accompagnement.

Si l’État du Cameroun a mal à son système éducatif,et ne compte plus sur le corps de métier de l’enseignant pour former le type d’homme voulu par la société camerounaise à partir de son appareil idéologique qu’est l’école républicaine,de grâce,ce n’est pas à l’enseignant de venir payer les peaux cassées d’une gouvernance éducative brouillonne et défectueuse.

On ne politise pas en matière d’éducation à travers des discours et des slogans creux. Mais,en matière d’éducation, c’est la jonction entre les finalités éducatives et les moyens alloués à la formation des citoyens qui s’impose comme un impératif catégorique. Le cas contraire, attendons simplement de vivre le chaos social et éducatif dans notre pays le Cameroun.
Tous les 🔥 feux sont désormais au rouge pour que ça explose.