C’est l’idée placée au centre des échanges entre le ministre gabonais des Mines, Hervé Patrick Opiangah et son homologue congolais, Pierre Oba, ministre des industries Minières et de la Géologie ce vendredi 6 octobre 2023 à Brazzaville.

L’exploitation commune des gisements transfrontaliers au centre des échanges. 

Le Ministre des Mines est allé rencontrer son homologue congolais afin qu’ensemble, ils explorent les voies et moyens de concrétiser un partenariat dans l’exploitation commune du fer qui devra être bénéfique à leurs deux pays respectifs.

A peine quelques semaines après sa prise de fonctions au Ministère des Mines, Hervé Patrick Opiangah, accompagné d’experts de son département, s’est envolé ce vendredi 6 octobre 2023 pour Brazzaville, en République du Congo, afin d’y rencontrer le Ministre congolais des industries Minières et de la Géologie, Pierre Oba.
Au cours de ce bref séjour de 24h, il s’est agi de discuter des modalités pratiques de lancement d’une coopération minière transfrontalière.
En effet, les Républiques gabonaise et congolaise ont en partage près de deux mille kilomètres de frontière et des gisements qui s’étendent de parts et d’autres de leurs frontières respectives. On a ainsi, côté gabonais les gisements de fer de Bélinga et de Baniaka, et côté congolais ceux de Saniaka et de Mayonou, sans omettre ceux à découvrir certainement dans un avenir proche.

La rencontre de ce jour a donc permis de faire le point de la situation de ces différents gisements. Les experts des deux parties interviendront au niveau des questions techniques et pratiques relatives à ce futur partenariat.

Pour le Ministre gabonais des Mines, porteur du projet, c’est l’occasion pour les parties de tenter une nouvelle coopération sous-régionale. Il a ainsi souhaité qu’une attention particulière soit portée sur l’exploitation sauvage des ressources dont sont victimes le Gabon et le Congo de la part de diverses compagnies exerçant dans ce domaine. Il a à cet effet déploré les dégâts causés par ces exploitations illégales et l’utilisation du mercure qui détruit la faune et la flore.

Hervé Patrick Opiangah a poursuivi son propos en s’apesantissant sur les conditions juridiques qui devront précéder la phase d’exploitation de ces gisements, avant de se réjouir de la naissance du nouveau projet communautaire.Tous ces arguments ont pleinement trouvé l’assentiment de la partie congolaise qui s’est dit prête à participer à ce challenge dont les populations des deux pays ne tireront que des profits.

Concrètement, le projet initié par les deux parties va consister en la création d’un hub de classe mondiale d’exploitation du fer en Afrique centrale. Il devra générer une production de 300 millions de tonnes/an et une hausse des exportations de 34-40 milliards/an.

Il permettra la création de 8000 à 10000 emplois formels dans les industries extractives et de transformation.

Son collègue congolais s’est dit prêt et a accepté d’envisager ce projet comme c est le cas actuellement entre son pays et le Cameroun.

En rappel, le potentiel minier des deux pays reste largement sous exploité, car ne représentant que 5% du PIB du Gabon et 1% de celui du Congo. Aussi, afin d’augmenter la contribution de ces secteurs dans les économies, il a été décidé du développement de l’extraction minière à travers le lancement de nouveaux projets de renforcement de la logistique minière, à la fois terrestre et terre-mer, via le développement de corridors logistiques intégrés et le développement d’activités de transformation locale pour accroître la valeur ajoutée captée par les deux pays.