La célébration, mardi 17 octobre 2023 de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté était l’occasion de s’interroger sur les véritables capacités de la transition à résorber ce phénomène qui touche 34% des Gabonais. La ministre gabonaise du Commerce Patricia Djipano-Mouloungui a officiellement présidée ladite célébration.

Cette journée a été adoptée le 22 décembre 1992 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, en hommage au rassemblement mémorable de centaine de milliers de personnes qui a eu lieu à Paris le 17 octobre 1987, afin de plaider pour la cause des victimes de l’extrême pauvreté, de la violence et de la faim. Au cours de cette manifestation, des militants de tous les pays ont ainsi réaffirmé que la pauvreté était une violation des droits de l’homme et qu’une action commune devait être menée pour faire en sorte que ces droits soient respectés.

Le Gabon n’a pas souhaité rester en marge de la communauté internationale qui célébrait la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté sous le thème «La dignité pour tous dans la pratique». Comme pour mieux s’approprier l’événement, le ministère en charge des Activités génératrices de revenus a plutôt choisi le thème «Réformer les institutions pour mieux garantir la dignité des populations».

Au Gabon l’arrivée des militaires au pouvoir «constitue un espoir pour la mise en œuvre d’une politique de développement axée sur le bien-être des populations à travers une meilleure allocation des ressources de notre pays». Seulement, cela nécessite également que tous les organes du CTRI travaillent en bonne intelligence. «Les efforts de lutte contre la pauvreté qui doivent dès à présent être entrepris, imposent une meilleure coordination des axes de la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté afin de garantir la prise en compte de ses axes d’intervention dans les plans d’action sectoriels des entités impliquées», a exhorté Patricia Djipano-Mouloungui dans son discours de circonstance, et de poursuivre :

«La Journée commémorée ici vise à développer une compréhension mutuelle, une solidarité et une responsabilité partagées entre personnes et groupes de différents horizons, en collaboration avec les personnes en situation de pauvreté. Chaque Gabonais possède des dons et des talents qu’il doit apporter à la construction de la maison Gabon, car il s’agit de combattre la misère et la pauvreté. Ce qui est important c’est de comprendre que le combat contre la misère et la pauvreté est une affaire de tous.»

Plus ou moins visible sur le terrain, cette stratégie, défend Patricia Djipano-Mouloungui, «a pour objectif de proposer des mesures ayant un impact positif à long terme sur le quotidien des populations, telles que : l’assurance maladie universelle, les allocations familiales, le soutien aux activités génératrices de revenus (AGR), la gratuité des transports dans le Grand Libreville, le soutien à la lutte contre la vie chère, les subventions sur le carburant et le gaz, la construction des routes, écoles, hôpitaux et logements sociaux ainsi que les travaux d’adduction d’eau avec l’appui des partenaires techniques et financiers».

Si au Gabon l’avènement du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI), constitue un espoir pour la mise œuvre d’une politique de développement axée sur le bien-être des populations à travers une meilleure allocation des ressources de notre pays,

Les efforts de lutte contre la pauvreté qui doivent dès à présent être entrepris, imposent une meilleure coordination des axes de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Pauvreté afin de garantir la prise en compte de ses axes d’intervention dans les plans d’actions sectoriels des entités impliquées.

Cette trajectoire salutaire se profile, au regard des fortes mesures sociales qui ont déjà été prises, notamment, pour l’éducation nationale d’une part : la gratuité des frais de scolarité dans les établissements publics et conventionnels, le retour de la bourse scolaire et la mise sur solde de mille (1000) enseignants en présalaire. D’autre part, le paiement des pensions de retraite, en matière de sécurité sociale. Malgré les efforts consentis et les nombreuses richesses dont regorge notre pays, le taux de pauvreté est en hausse et s’établit à 34% de la population, selon les chiffres de la Banque Mondiale. Le taux de personnes sans emploi s’établit quant à lui à 22% de la population. A cela, s’ajoutent, sans exhaustivité, les difficultés liées à la hausse des coûts des produits de première nécessité, l’accès aux soins de qualité ainsi que l’accès à l’eau potable.

Le 17 octobre doit également, outre l’accent mis sur les efforts entrepris par les Etats et leurs partenaires au développement, en vue d’éliminer la pauvreté, permettre aux populations de faire entendre leur voix, tout en offrant un temps de réflexion pour reconnaître que les personnes en situation de pauvreté doivent être les premiers acteurs de la lutte contre ce fléau.
En effet, la dignité de l’être humain n’est pas seulement un droit fondamental en soi, mais constitue la base de tous les autres droits fondamentaux. La « Dignité » n’est donc pas un concept abstrait : elle appartient à tous et à chacun. Aujourd’hui, de nombreuses personnes vivant dans une pauvreté persistante voient leur dignité niée et non respectée. Par conséquent, l’Etat et l’ensemble des acteurs engagés dans cette lutte sont invités à redoubler d’efforts afin de redonner la dignité aux personnes affectées par ce fléau.