Pour une COP27 centrée sur les communautés africaines: Engagement de la société civile pour la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique. 

Déclaration.

COSIDERANT QUE :

1.La Banque africaine de développement apprécie le rôle des organisations de la société civile dont l’importance est croissante dans la lutte contre le changement climatique et la promotion des énergies renouvelables, tout en contribuant au développement durable inclusif et à la croissance verte de l’Afrique.

2.Bien que l’Afrique contribue le moins aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, c’est le continent le plus vulnérable, supportant un fardeau disproportionné des impacts négatifs du changement climatique. À ce jour, neuf des dix pays les plus vulnérables du monde se trouvent en Afrique, ainsi que 10 des 12 pays les plus exposés aux sécheresses.

3.La COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, considérée comme une COP « africaine », nous offre à tous une plate-forme mondiale pour amplifier la voix et la position commune de l’Afrique sur le changement climatique. Elle présente en effet une occasion en or pour l’humanité d’infléchir la courbe des menaces existentielles actuelles pour l’Afrique.

4.Les discussions entre la Coalition Banque africaine de développement-Société civile et le Forum de la société civile de la Banque africaine de développement, tenues en octobre 2022 sous le thème « Engager la société civile pour la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique », ont appelé la Coalition à assurer davantage de plaidoyer à la COP27 pour une action climatique inclusive et pour que la COP27 soit centrée sur les besoins des communautés africaines.

DÉCLARE QUE :
1.Nous, membres de la Coalition Banque africaine de développement Société Civile sur la COP27, travaillerons ensemble sur les quatre priorités thématiques identifiées suivantes : Résilience climatique; Transition énergétique juste ; Genre et Financement climatique et Agriculture avec un accent particulier sur l’adaptation, en tenant compte des circonstances particulières de l’Afrique. Ces domaines prioritaires peuvent servir de points d’entrée pour engager les communautés dans l’action climatique et de catalyseur pour la mise en œuvre de projets concrets et à fort impact pour améliorer la vie des communautés vulnérables, aux niveaux continental, national et spécifiquement local. Nous tenons en haute estime l’engagement de la société civile à tous les niveaux pour garantir l’inclusion et renforcer la résilience, accélérer la justice climatique et encourager une transition énergétique juste.

2.Nous reconnaissons que les organisations de base et les communautés en première ligne du changement climatique ont souvent la meilleure compréhension des vulnérabilités locales et le savoirfaire sur les réponses de résilience les plus adaptées au contexte pour y faire face. Les actions d’adaptation et de résilience pragmatiques et équitables exigent que les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, les personnes déplacées et les populations locales soient au cœur de leur conception, de leur prise de décision, de leur mise en œuvre, de leur suivi et de leur évaluation.
3.Nous renouvelons notre engagement en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation dans notre action climatique et à la prise en compte d’une perspective de genre lors de l’élaboration de stratégies de mobilisation des ressources, de l’application d’instruments de financement climatique et de la garantie d’une participation équitable à la prise de décision et au déploiement des ressources financières, en particulier au niveau niveau local. Nous nous engageons à mettre en lumière les initiatives phares soutenant l’action menée localement sur le genre et le changement climatique et à améliorer les opportunités pour les femmes de participer à l’économie verte. Nous le faisons notamment en veillant à ce que les femmes bénéficient de manière égale des projets de développement axés sur les technologies propres, les énergies renouvelables, l’agriculture intelligente face au climat et l’inclusion financière.
4.Nous travaillerons ensemble pour renforcer la résilience face aux impacts négatifs du changement climatique et nourrir suffisamment le continent en atteignant efficacement les petits exploitants agricoles avec des technologies agricoles endogènes appropriées et tenant compte du climat et des innovations les plus probantes. Nous explorerons également les mécanismes de financement de la Banque nécessaires pour soutenir les actions climatiques et réaliser des bénéfices partagés de développement dans les systèmes alimentaires sans causer de dommages.

5.La COP27 offre l’occasion de lier l’adaptation au changement climatique, la réduction des risques de catastrophe et la sécurité alimentaire, en créant des voies durables et de haute qualité pour soutenir une agriculture intelligente face au climat et des systèmes d’innovation inclusifs fondés sur un programme dirigé par l’Afrique.
6.Nous nous engageons à exploiter le potentiel des énergies renouvelables pour soutenir le développement économique, l’innovation et l’amélioration de l’accès à des services énergétiques abordables et sûrs à travers l’Afrique. Il est important de noter que le passage à une économie reposant sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables entraînera un changement positif à de nombreux niveaux. Par conséquent, nous devons veiller à ce que les avantages et les impacts soient répartis de manière égale, analyser où les inégalités peuvent se produire et travailler collectivement pour assurer une transition généralisée qui soit juste et équitable.

NOUS INVITONS LA COMMUNAUTÉ MONDIALE, LES GOUVERNEMENTS ET LES PARTENAIRES DU DÉVELOPPEMENT A :
1.Intensifier la mise en œuvre des meilleures pratiques, innovations et technologies dans une approche inclusive et participative qui inclut les agriculteurs, les communautés locales et vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes, et d’une manière qui combine les connaissances scientifiques et traditionnelles.
2.Engager les organisations de la société civile africaine dans le soutien à l’adaptation, partager les innovations, promouvoir des approches locales et fondées sur la nature et soutenir la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (CDN). En outre, les partenaires au développement et les gouvernements doivent veiller à ce que les ressources mises de côté pour le soutien à l’adaptation et le financement de l’action climatique en Afrique soient accessibles aux organisations de la société civile, conformément aux Principes pour une adaptation menée localement.
3.Noter que les pertes et dommages résultant du changement climatique sont devenus une problématique critique parmi les parties prenantes du continent. Par conséquent, il convient de saisir l’opportunité de la COP27 pour discuter des solutions actuelles pour gérer les risques et les impacts climatiques, identifier les lacunes et veiller à ce que les discussions de la COP27 aboutissent à la formulation de mécanismes qui amélioreront les solutions existantes et comblent les lacunes. Des suggestions concrètes doivent être apportées aux dispositions institutionnelles supplémentaires convenues pour le financement des pertes et dommages.
4.Veiller à ce que la COP27 réponde aux préoccupations des peuples africains et que les communautés vulnérables (femmes, jeunes et autres) et les collectivités territoriales soient ciblées et bénéficient de l’action climatique.
5.Reconnaître la position unique du continent africain comme étant significativement affecté par le changement climatique et veiller à ce que les pays développés effectuent des paiements conformément à leurs engagements en matière de financement de l’adaptation et de l’atténuation, étant donné que malgré la vulnérabilité climatique élevée et bien connue de l’Afrique, le continent ne reçoit que 3 % du financement climatique mondial.
6.Doubler le financement climatique et garantir l’accès des organisations de la société civile au financement climatique pour une action climatique inclusive.
7.Veiller à ce que l’adaptation et le renforcement de la résilience soient au cœur des économies fragiles d’Afrique, dont la vulnérabilité a été exacerbée par le changement climatique.

Notre Coalition s’engage à travailler avec toutes les parties prenantes pour adopter un plan d’action postCOP27 afin d’assurer le suivi, la redevabilité et l’appropriation par les communautés locales.

Charm-el-Cheikh, 15 novembre 2022.

Coalition Banque Société Civile sur la COP27.