Les nouvelles autorités de la République qui comptent relancer une économie tous azimuts, et qui ne doit pas s’adosser simplement sur le pétrole et autres ressources minières, entend redonner le secteur agricole ses lettres de noblesse. Le CTRI entend engranger énormément dans le secteur agricole, d’où toutes les initiatives pour le booster, sont les bienvenues. A preuve : les filières cacao et café font l’objet du mardi 13 au vendredi 16 février, d’un atelier national, autour de sa « redynamisation ». Une terminologie qui signifie qu’il y a matière renforcer véritablement le secteur.

A l’hôtel « Le Nomad », à Okala, dans le 1er arrondissement d’Akanda (nord de Libreville), des personnalités de premier plan, parmi lesquelles, le Premier ministre Raymond Ndong Sima, et des spécialistes en la matière ont effectué le déplacement, à l’ouverture de ces assises. L’importance de l’énoncé de l’atelier est un appel à la prise de conscience pour revivifier le secteur cacao-café.

Des discours ont été prononcés pour la circonstance. Le Directeur général de la CAISTAB, au faîte même de la thématique, a donné les raisons de la tenue d’un tel atelier : « (…). Les filières cacao et café font face à une baisse considérable des productions et à une détérioration de la qualité des produits, car depuis plus de trois décennies, ladite production cumulée des deux spéculations en termes d’achats par les Caisses de stabilisation et de péréquation (CAISTAB) atteint péniblement le niveau de deux cent (200) tonnes l’an. Nonobstant plusieurs tentatives de relance initiées par la Direction générale des Caisses de stabilisation et de péréquation, bras séculier de l’Etat en la matière, le diagnostic fait toujours état des filières fragilisées ».

Le DG de la CAISTAB, qui, tout en saluant l’action du CTRI dans sa quête de restaurer les institutions, a indiqué que son entité administrative, entend pour sa part revoir certains textes et certaines qui lui sont dévolus pour la bonne marche des acteurs des filières cacao et café. En dépit de plusieurs écueils, entre autres : « la faiblesse en matériel végétal ; les itinéraires techniques non adaptés aux normes et enjeux environnementaux ; la faiblesse au niveau de la vulgarisation et de l’assistance technique ; la faible maîtrise de la technologie post-récolte par les producteurs ; l’absence de structuration des organisations des producteurs ; l’absence d’un mécanisme concerté de fixation des prix du cacao et du café ; l’absence de financement des filières… », a sans langue de bois ajouté le DG de la CAISTAB.

Quant au ministre de l’Economie et des Participations, Mayis Mouissi en homme averti, a déclaré : « (…). La croissance mondiale de la demande de cacao et de café, qui résulte en grande partie de l’augmentation de la consommation intérieure des pays producteurs et des économies émergentes, offre des marchés supplémentaires aux pays producteurs. Malheureusement, certains d’entre eux produisent encore moins que par le passé. C’est notamment le cas du Gabon. (…) ». Et Mayis Mouissi de renchérir : « (…). Les filières cacao et café dépérissent devant nos yeux, alors que le marché mondial offre aujourd’hui de nouvelles perspectives plus intéressantes au regard de l’amélioration des prix du café et du cacao. Si le Gabon ne peut concurrencer les grands producteurs africains, il peut alors s’inscrire dans une logique des marchés de niche plus spécialisés et d’ailleurs plus rentable parce que s’appuyant sur la qualité. Et pour y parvenir, nous disposons des atouts favorables à ces spéculations. (…)».

Pour sa part, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a dans son laïus, s’être dit d’abord heureux de prendre part à l’ouverture dudit « atelier national pour la redynamisation des filières cacao et café ». « (…). La tenue de ces assises traduit la volonté des autorités du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur agricole en général, mais plus particulièrement à un secteur d’activité important à l’épanouissement des populations rurales dans notre pays. (…) ».

Le Premier ministre d’ajouter, tout en attirant l’attention des participants : « (…). Aujourd’hui, ce secteur, en situation de déclin, est devenu peu rentable, en dépit des efforts considérables consentis par les pouvoirs publics. Le présent atelier vise donc à relever les défis qui s’imposent dans un monde rural en mutation rapide, à capitaliser un ensemble d’actions déjà entreprises et à mutualiser les moyens des acteurs publics et privés pour la relance durable desdites filières. (…) ».

Kevin-aymard Lelengui