Les travaux de la 74ème session du Comité régional de l’organisation mondiale pour la santé (OMS) pour l’Afrique, le forum phare du continent sur la santé, organisé chaque année pour discuter et convenir de mesures visant à relever les défis de santé et à promouvoir le bien-être des populations, ont été ouverts, ce 26 Aout, à Brazzaville, par le Chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso.
Placée sous le thème : « Un monde mobilisé pour la santé, la santé pour tout le monde », cette session du comité régional de l’OMS pour la région africaine, qui se tient jusqu’au 30 août prochain dans la capitale congolaise, vise notamment, à examiner et approuver les politiques régionales, les activités et les plans financiers régionaux destinés, à améliorer l’état de santé et le bien-être des populations africaines sur l’ensemble du continent.
Plus de 600 participants parmi lesquels, les ministres de la santé des 47 États membres de l’OMS dans la région africaine, de hauts responsables des secteurs de la santé, des représentants d’institutions du système des Nations Unies, de la société civile, des organisations bilatérales et multilatérales, ainsi que des partenaires au développement.
Au cours de cette rencontre, plusieurs thèmes sur des problématiques de santé seront débattus par les participants. Au nombre desquels, il y’a, « La transformation en vue de l’obtention de résultats – Renforcer les systèmes de santé africains grâce aux réformes de l’OMS » ; « Cycle d’investissement de l’OMS : faire entendre la voix de l’Afrique » ; « Le chemin qui mène à zéro cas d’infection : en finir avec la poliomyélite dans la Région africaine » ; « Accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en Afrique : stratégies et partenariats pour une prévention et des soins intégrés centrés sur la personne ».
Au sujet du thème sur « Accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en Afrique » par exemple, les participants à la 74ème session du comité régional de l’OMS/Afrique, échangeront sur les mesures visant à favoriser l’intégration des services, telles que la combinaison des soins du papillomavirus avec la prévention du cancer du col de l’utérus, et le plaidoyer en faveur de l’accessibilité financière des tests de dépistage du papillomavirus humain.
L’accent sera mis au cours de cette communication, sur la sensibilisation, le plaidoyer pour des mesures de prévention plus fortes et sur l’exploitation des développements récents pour donner la priorité à la vaccination et au dépistage du papillomavirus humain. Les objectifs poursuivis sont d’élargir l’accès à la prévention primaire grâce à la vaccination contre le papillomavirus humain et d’améliorer la prévention secondaire grâce au dépistage du papillomavirus humain.
Les participants aux assises de Brazzaville vont par ailleurs, en ce qui concerne la lutte contre la mortalité infantile en Afrique, étudier les possibilités de collaboration afin de donner la priorité à la santé de l’enfant, en s’appuyant sur la dynamique de la résolution 77.5 de l’Assemblée mondiale de la Santé pour faire en sorte que chaque enfant africain ait la possibilité de mener une vie saine et productive. Ils vont en outre, répondre aux défis, renforcer les engagements et élaborer des stratégies pour parvenir à une éradication totale de la poliomyélite sur l’ensemble du continent.
Dans son allocution de bienvenue à cette session de l’OMS/Afrique, le ministre congolais de la santé et de la population, Gibert Mokoki, a souligné la nécessité pour les Etats membres de se préoccuper du financement durable, pour dit-t-il « d’appuyer le projet du quatorzième programme général de travail 2025-2028 afin de répondre à la demande croissante d’amélioration du bien-être des populations », avant d’annoncer l’augmentation de la contribution du Congo pour le fonctionnement de l’OMS. « Le Congo, par ma voix, voudrait vous annoncer que sa contribution va augmenter de 50%. Une décision souveraine du président de la République », a-t-il indiqué.
Pour la Commissaire de l’Union africaine à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social, Minata Samaté Cessouma, la 74ème session de l’OMS pour la région africaine, se tient à un moment décisif pour l’Afrique. « Cette réunion se tient à un moment décisif pour l’Afrique. Nous sommes également confrontés à des défis sans précédent qui nécessitent une action immédiate et concertée de notre part », a-t-elle déclaré lors de son adresse.
Pour sa part, le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a saisi cette occasion, pour féliciter les États africains Membres de l’organisation, pour avoir renforcé la préparation aux situations d’urgence et les soins de santé primaires, négocié un accord sur la pandémie et soutenu le cycle d’investissement visant à accroître le financement durable de l’OMS.
« Mais l’urgence met en évidence les faiblesses de l’architecture de sécurité sanitaire, en Afrique et dans le monde. C’est pourquoi tous les États membres devraient s’engager activement dans les négociations sur l’accord sur la pandémie et investir dans l’OMS et la santé publique, pour protéger les populations aujourd’hui et demain », a-t-il exhorté.
Ouvrant ces assises, le chef de l’Etat congolais a dégagé quelques axes stratégiques au sujet de la coopération entre le Congo et l’OMS pour la période 2024-2027. Il s’agit, notamment, de soutenir les soins de santé prioritaires à travers la vitalisation des districts sanitaires. Sur la même lancée, Denis Sassou N’Guesso, a appelé à une coalition en faveur de l’initiative visant à instituer « une journée internationale des soins de santé primaires », lancée par le Congo à Genève en mai 2024, lors de l’Assemblée mondiale de la santé.
« Les pathologies hydriques et les phénomènes naturels qui s’accélèrent sous l’effet du dérèglement climatique, appellent à une prise de conscience », a déclaré Denis Sassou N’Guesso. D’où, la nécessité de « faire preuve de vigilance accrue pour une surveillance épidémiologique et une riposte urgente et efficace », a-t-il renchéri.
Les travaux de la 74e session du Comité régional seront ponctués par l’élection du nouveau directeur de la région Afrique de l’OMS, qui devra amplifier la mission de l’organisation et continuer les actions entreprises par la directrice régionale sortante, Matshidiso Moeti, qui est arrivé au terme ses deux mandats.
Quatre candidats sont en lice pour lui succéder notamment, les Dr Boureima Hama Sambo du Niger ; Richard Mihigo du Rwanda ; Ibrahim Socé Fall du Sénégal et Faustine Engelbert Ndugulile de la Tanzanie.
Francis Issaka, notre correspondant à Brazzaville