À l’approche de la présidentielle du 12 avril 2025, le Gabon se trouve à un tournant décisif de son histoire politique. Après des années de transition marquées par des réformes constitutionnelles et un remaniement du code électoral, le pays se prépare à renouer avec le processus électoral. Toutefois, un suspense majeur entoure actuellement les candidatures recalées, avec des recours en cours devant la Cour constitutionnelle.

Les premières candidatures validĂ©es pour la course Ă  la prĂ©sidence incluent des figures bien connues de la scène politique gabonaise, telles qu’Alain Claude Bilie-By-Nze, Brice Clotaire Oligui Nguema, Joseph LapensĂ©e Essingone, et StĂ©phane Germain Iloko Boussengui. Ces personnalitĂ©s apparaissent comme des prĂ©tendants sĂ©rieux, mais plusieurs autres candidats ont vu leurs dossiers rejetĂ©s pour des raisons administratives ou techniques.

Ces rejets ont déclenché une série de recours. Certains candidats, dont les dossiers ont été invalidés, contestent la décision, invoquant des erreurs matérielles, des pièces manquantes ou des rectifications administratives qui auraient été effectuées dans les délais requis. La Cour constitutionnelle, saisie de ces recours, joue désormais un rôle crucial dans l’issue de ce processus électoral. Sa décision pourrait modifier profondément la dynamique politique et redistribuer les cartes de la compétition présidentielle.

La contestation de ces rejets soulève des interrogations sur la transparence et l’équitĂ© du processus Ă©lectoral. Les dĂ©tracteurs estiment que si certains des rejets sont fondĂ©s sur des motifs juridiques, ils risquent de ternir la confiance des Gabonais dans les institutions en charge du bon dĂ©roulement du scrutin. Le ministre de l’IntĂ©rieur et de la SĂ©curitĂ©, Hermann Immongault, rappelait dimanche dernier que toute personne dont la candidature a Ă©tĂ© rejetĂ©e dispose d’un dĂ©lai de 72 heures pour contester la dĂ©cision devant la Cour constitutionnelle, conformĂ©ment Ă  l’article 179 du Code Ă©lectoral. Ă€ la suite de cette annonce, trois candidats recalĂ©s ont immĂ©diatement introduit des recours.

Le verdict de la Cour constitutionnelle pourrait avoir des conséquences bien au-delà de la simple validation ou invalidation de candidatures. En effet, cette élection présidentielle, qui survient dans un contexte de réformes profondes, est l’occasion pour le pays de choisir non seulement son futur président, mais aussi la direction qu’il souhaite prendre pour les années à venir. Alors que certains observateurs prévoient une reconduction des acteurs traditionnels, d’autres espèrent voir émerger de nouvelles figures politiques capables de redéfinir le paysage politique gabonais.

Le rĂ´le de la Cour constitutionnelle est donc plus que jamais central, et sa dĂ©cision sur les candidatures recalĂ©es pourrait bien ĂŞtre un moment clĂ© dans l’histoire politique du Gabon. D’ici lĂ , l’attente de cette dĂ©cision occupe le devant de la scène, et le pays tout entier suit avec attention l’évolution de ce dossier crucial.

Joy Kengue