M Fridolin Mvé Messa, secrétaire général du (SENA)
La mesure gouvernementale de surseoir à l’organisation des examens du CEP et du BEPC a levé une levée de boucliers au sein des centrales syndicales. Parmi elle, le Syndicat de l’éducation nationale (SENA). Fridolin Mvé Messa, secrétaire général, est monté au créneau.
Mvé Messa s’est dit étonné par cette décision discriminatoire. Après la suspension des activités pédagogiques, après les deux premiers trimestres de l’année en cours, le ministère a préconisé l’enseignement à distance à l’intention des élèves des classes d’examen dans l’objectif de les maintenir en éveil.
Pour le SENA, les autorités ont violé leur engagement : « Quatre mois plus tard, la pandémie continue à se propager dans le pays et les cas de contamination augmentent tous jours. Le stress des populations est encore visible, et avant même que le pic attendu de la pandémie ne soit atteint, le Gouvernement, dans un tel contexte, décide du retour à l’école. Il est important de relever que, depuis le début de cette pandémie virulente, le secteur de l’éducation a enregistré près d’une dizaine d’enseignants décédés de la Covid-19.»
Une situation ne présentant « aucune garantie. » Le syndicaliste rappelle une réunion conjointe avec les autres centrales. A l’issue de celle-ci, les syndicats ont dénoncé la « précipitation du gouvernement, tout comme il rejette sa décision d’annuler les examens du BEPC et du CEP au seul profit du baccalauréat, dans la mesure où tous les diplômes sont d’égale importance, quel que soit son niveau a sa valeur et mérite considération. C’est l’occasion de le rappeler, l’organisation de ces différents examens obéit aux dispositions légales prévues par la loi. » Le ministère, loin d’être sourd à ce rappel, a reçu, entre-temps, la CONASYSED. Il en est sorti des promesses que les choses pourraient revenir à la normale, entendu que les examens suspendus seraient finalement organisés.
Autre sujet de préoccupation des syndicats relevé par Mvé Messa, l’organisation de l’EPS a baccalauréat. « Les candidats la passeront, nous apprend-t-on, uniquement à l’écrit. Mais comment est-ce possible dès lors que nous savons que seuls les élèves dispensés y sont préparés ? Le vaste programme des cours théoriques n’ayant pas été enseigné à tous les candidats. Nous pensons qu’en excluant les jeux collectifs dans les disciplines sportives retenues à l’examen, les jurys peuvent valablement évaluer les candidats sur des exercices individuels tels que la gymnastique, les courses, les lancers et les sauts dans le strict respect les mesures-barrières. » Les autorités ministères suivent avec une grande attention l’évolution de la situation en lien avec le COVID-19.
Il reste que le SENA marque son souci de voir tous les élèves des classes d’examens, sans exception, retourner à l’école en vue de passer leurs examens dans le strict respect des mesures de sécurité et protection édictées. Le SENA fait des propositions, entre autres « l’organisation des examens de CEP et BEPC à une date ultérieure, le cas échéant, l’octroi du BEPC (à titre exceptionnel) aux élèves passant en classe de Seconde et du CEP aux élèves admis en classe de 6e. Cette proposition a l’avantage d’être moins discriminatoire. » En outre, il égrène un chapelet de préalables au retour dans les classes, à savoir l’installation du dispositif d’eau dans tous les établissements publics et privés du pays ; la mise à disposition du matériel de protection aux élèves et aux enseignants (masques, gel hydro alcoolique) ; la désinfection des salles de classe ; la mise en place des modalités de transport des élèves et des enseignants ; l’octroi de la prime COVOD-19 aux enseignants appelés à repartir en classe et aux membres des jurys d’examens ; le paiement des vacations immédiatement après service fait ; le paiement des vacations de l’année dernière du CEP et du BEPC avant le démarrage des cours prévu le 20 juillet 2020 ; l’organisation des concours internes ENS et ENI avant la rentrée des classes 2020-2021 ; la réouverture des ENI fermées depuis plus de 3 ans ; la relance des régularisations des situations administratives et financières du personnel de l’éducation. Comme on peut le constater, il s’agit d’une batterie de préalables qui soulèvent une interrogation. Et si le gouvernement n’est pas en mesure de les satisfaire, qu’adviendrait-il ? L’année 2020-2021 ne démarrerait-elle pas ?