Proclamé président de transition au lendemain du putsch du 30 août, il avait immédiatement sommé les patrons pratiquant la « surfacturation » contre des rétrocommissions versées aux hauts responsables du pouvoir déchu de « stopper ces manœuvres » dans les passations de marchés publics, dans un discours menaçant devant 200 à 300 chefs d’entreprises gabonaises « convoqués » à la présidence.

Comme l’ancien régime se voit accusé de « détournements massifs », le général Brice Oligui Nguema ,a annoncé au lendemain de son investiture la mise sur pied d’une commission d’enquête sur les marchés publics pour traquer les « fraudes ».

« Le président de la transition (…) a décidé ce jour de réactiver la task force de contrôle de la dette intérieure et extérieure afin d’effectuer la vérification de l’ensemble des marchés publics. Cette task force reprendra tous les actes laissés en suspens par la précédente sans raisons évidentes », ont déclaré les militaires au pouvoir dans un communiqué lu à la télévision publique. « Le chef de l’État invite les sociétés adjudicataires des marchés publics et toutes les entités administratives concernées à se rapprocher de la Commission dès réception de leur convocation », concluent-ils.

Le pays « nécessite une évaluation minutieuse et rigoureuse des marchés publics afin de détecter toute irrégularité ou fraude potentielle », lisait-on quelques minutes plus tard sur le compte du général Oligui sur le réseau social X (ex-Twitter).

Quelques jours plus tard, il tançait publiquement des centaines de hauts fonctionnaires et cadres du secteur public: « Venez de vous-même restituer les fonds détournés sous 48 heures, sinon nous viendrons vous chercher et vous verrez la différence ».

Le Gabon est souvent dénoncé pour l’ampleur de la corruption qui s’y pratique. Le pays est classé 136e sur 180 pour la perception de la corruption par Transparency International (2022).