Le secteur de la communication, au-delà de sa spécificité et sa complexité, requiert une attention accrue. La liberté de la presse tant clamée ne repose pas sur un encadrement favorable à cette liberté. On pourrait parler de contenant sans contenu.

Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, ministre d’Etat, ministre de la communication et de l’économie numérique

Nous n’allons pas nous livrer à un procès de la presse au Gabon. Notre souhait est d’appuyer les efforts d’un homme, Edgard-Anicet Mboumbou Miyakou. Certes, étant responsable du département ministériel de la Communication, il est dans son rôle. Cependant, en peu de temps, il a donné des gages d’un réformateur. Ce que les journalistes et les communicateurs lui sont gré. Comment organiser un secteur où les acteurs sont des laissés-pour-compte, sinon des mendigots ? Triste constat que celui d’un journaliste ayant dix ou vingt ans de métier et qui traîne ses godasses sans pouvoir conjuguer avec l’avenir. Il est temps de poser le problème : à quand une convention collective applicable au secteur de la communication au Gabon ? Un journaliste, un caméraman, un photographe, un caricaturiste, un animateur, tous ceux qui vivent de ces métiers presque informels doivent bénéficier d’un traitement digne de leurs personnes. Salaires, primes et avantages liés à ces activités doivent être fixés, connus et appliqués sans restriction. Cela mettra un terme au statut hybride du journaliste qui, s’il n’est pas fonctionnaire, c’est-à-dire attributaire d’un poste budgétaire, reste un éternel mendigot. En lui jetant à la figure une somme d’argent (dérisoire) on a la conscience tranquille.
Autre casse-tête, au plan législatif, le patron en charge de la communication et de l’économie numérique devrait être interpellé sur le statut particulier des communicateurs (…), la diminution drastique de la subvention à la presse privée. Plus les années passent, plus cette aide accordée par l’Etat aux organes de presse devient inaccessible. Il semble qu’une catégorie de bénéficiaires soit prioritaire, alors qu’une aide est censée être octroyée à ceux qui sont les plus fragiles.
Pour faire un partage véritablement équitable, il est nécessaire de revoir les critères d’attribution de la subvention, l’application de la loi n 019/2016 portant Code de la Communication en République gabonaise, dont les acteurs du secteur dénoncent certains manquements compte tenu de l’accès facile de diffusion et l’accès aux réseaux sociaux entraînant la non-maitrise des contenus publiés.
D’ailleurs conscient des difficultés de trésorerie relevées par de nombreux promoteurs de journaux, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou n’a pas transigé. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’en octobre 2020 déjà, nonobstant le modeste montant alloué au titre de la subvention, le membre du gouvernement avait décidé que soient inclus tous les médias demandeurs, ce malgré l’inéligibilité de certains.
Une décision unique, jamais intervenue auparavant, et largement saluée par l’ensemble des patrons de presse dont les entreprises venaient de recevoir une bouffée d’oxygène.
Une école de journalisme reste une priorité. L’institut hébergé par l’UOB ayant fermé ses portes, on se demande si c’est la partie gabonaise qui est en cause ou l’UNESCO, son initiateur. Quelles que soient les raisons liées à cette fermeture prématurée, il reste que la demande est forte parmi les journalistes désireux d’approfondir leurs connaissances théoriques et pratiques dans un domaine en pleine mutation.
Nous savons le ministre Mboumbou Miyakou à l’écoute des acteurs du secteur de la communication. Nous savons également qu’il ambitionne de valoriser notre métier par son sens de l’écoute et sa disponibilité. En effet depuis son arrivée l’horizon s’éclaircie sur plusieurs points(…), il a pu apporté des pistes de solutions à la problématique de la RAC (Redevance audiovisuelle de la communication), dont les partenaires sociaux des chaînes publiques ne cessaient de dénoncer le non reversement de leur quote-part.
L’actuel patron de la communication sait que les défis auxquels il est confronté sont multiples. L’homme étant un habitué des grands challenges pour avoir à la fois su géré l’Intérieur et la Justice que d’aucuns assimilaient à une pyramide insurmontable, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou est tout de même parvenu à l’aboutissement heureux de certains dossiers brûlants, à l’exemple de la régularisation de la situation salariale de plus de 1500 agents de la Sécurité pénitentiaire, l’affaire EGCA-SATRAM, l’apaisement du climat social au sein du corps de la magistrature…
Homme d’équité et de grande probité, le Ministre d’État Edgard Anicet Mboumbou Miyakou saura très certainement puiser dans ses réflexions pour assainir un monde de la communication en constante mutation technologique à travers les NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) dont le Gabon se veut être un leader sur continent.