Dans un audio devenu viral, on entend Maganga Moussavou, l’ancien vice-président de la République, tenir des propos inacceptables qui violent la République et son fondement. En effet, bien malin qui oserait dire qu’il connait un citoyen ou un acteur politique gabonais qui s’appellerait Haut-Ogooué et qui aurait fait plus de cinquante ans à la tête du Gabon.

Aussi, dire sans aucune retenue, que les citoyens gabonais originaires de cette province ne peuvent plus prétendre au fauteuil présidentiel sous le prétexte que des compatriotes qu’il a pourtant servi, Omar Bongo Ondimba et Ali Bongo Ondimba, et que son fils Biendi continue de servir en tant que membre des gouvernements successifs seraient trop restés au pouvoir, est une offense faite à la République et ne diffère en rien des propos maladroits tenus par Max Anicet Koumba.

La Constitution de notre pays est claire. Son article 10 dispose que  » sont éligibles à la présidence de la République, tous les gabonais des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques… ». Il n’est nullement question de province ou d’ethnie. C’est alors sur la base de quelle disposition légale Maganga Moussavou s’est autorisé ce discours totalement impertinent?
La suite de ce discours irresponsable serait laquelle? Dire qu’un Téké ne peut plus être ministre de la défense? Qu’un ndumu ne peut plus occuper le poste de trésorier payeur général? Qu’un obamba ne peut plus être directeur de cabinet du président de la République? Autant d’énormités qui n’ont aucune place et aucun sens dans une République. Quid de la compétence, du patriotisme et de l’expérience des cadres altogovéens qui ont toujours su honorer la République? Ceux-là aussi on devrait les exclure sur la base de quelle loi et de quels arguments?

Et si on devait regarder du côté de Mouila? Bientôt ca fera plus de trente que le clan Maganga Moussavou règne presque sans partage dans cette zone du Gabon. Cela lui a valu quel procès en sorcellerie? Quand ce n’est pas le gouvernement que lui ou sa famille squatte, c’est la mairie de cette ville ou la députation qu’ils occupent. Sont ils les seuls à devoir trôner sur la Ngounié? Bien sûr que non.
Même dans les affaires économiques de cette région, Maganga Moussavou Pierre Claver et sa famille ont pris de l’espace. Et avec toutes ces réalités vérifiables, ça ose dire qu’un cadre ou citoyen gabonais originaire du Haut-Ogooué ne peut plus prétendre au fauteuil présidentiel. Et voici notre hymne national qui se trouve souillé et vidé de son moteur galvanisant. Ah Maganga Moussavou Pierre Claver, pourquoi certains acteurs politiques en quête d’existence tombent toujours aussi si bas.

C’est à se demander comment la position actuelle de Biendi Maganga ne vous a pas poussé à la retenue. Non Maganga Moussavou Pierre Claver, ce propos est scandaleux et honteux. Nombreux s’étaient indignés lorsque des agités irresponsables au sommet de l’État avaient osé vous traiter avec très peu d’égard dans le scandale dit Kevazingo gate. Votre vécu en tant qu’acteur politique, comme vice-président de la République, ministre, député, maire, etc commandait un certain respect.

Malheureusement, certains acteurs publics préfèrent souvent patauger dans la boue. La faute politique coincée dans votre regrettable propos va légitimer le mépris qui pourrait désormais vous êtes servi. Ces mots ne sont pas dignes de l’homme qu’on pensait grand, sage et pertinent. Cette République bananière que vous souhaitez ériger avec des lois tirées par les poils du mollet, nous la refusons. Non Maganga Moussavou Pierre Claver, le Gabon a des lois.
Par Télesphore Obame Ngomo