Sans vouloir renier la compétence dévolue à la tâche des hauts magistrats siégeant à la Cour Constitutionnelle de la transition, tout porte à croire, au regard des faits récurrents, qu’il y aurait une erreur de casting dans le management de la haute juridiction. Emballement, précipitation, empressement, le CTRI serait-il prêt à se dédouaner dans ses choix ? Le revirement surprenant et spectaculaire dans l’annulation de la délibération du 2 septembre 2023 ayant conféré l’honororiat au Docteur Marie-Madeleine Mborantsuo et à Louise Angué sonne comme tout au plus comme un aveu.
Les vices de procédures de forme et de fond enregistrés dans le dossier laissent également apparaître le doute quant à la gestion de l’institution dont le manteau semble bien trop « ample » pour le successeur de l’équipe dirigée dans le temps par Marie-Madeleine Mborantsuo. Alors que cette dernière auréolée de son rang de présidente honoraire de l’institution, pour y avoir servi de manière magistrale, avait pris part au même titre que d’anciens autres membres à l’audience solennelle de rentrée judiciaire, le 23 janvier dernier, en présence du chef de l’État, Brice-Clotaire Oligui Nguéma.
Dans son discours de circonstance, le président de l’institution, Dieudonné Aba’a Owono en a fait mention sans au préalable s’assurer de la régularité ou non de la délibération quereller. Une exigence de lucidité qui aurait fait défaut à l’exécutif actuel de la Cour Constitutionnelle soumise à la transparence au regard des défis du moment. Des interrogations sont tout de même perfectibles quant à la résurgence des faits pourtant « décriés » de la haute juridiction à une certaine époque. De quoi interpeller, une fois de plus, l’autorité de nomination quant à ces agissements qui vont à l’encontre du contexte actuel.
Dans le fond et la forme de ces procédures, il y a bien des interprétations qu’il n’aurait pas fallu admettre et faire signer au chef de l’État un décret matérialisant un acte dont le texte a visiblement été entaché d’irrégularités.
Thierry Mocktar
